Rencontre avec Emile de LIQR au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur le groupe !

Peux-tu présenter LIQR à nos lecteurs ?

Nous sommes un groupe de Punk-Jazz ; c’est-à-dire que nous faisons des choses complexes mais très mal (rires). Plus sérieusement, j’ai très rarement vu cette appellation et je m’en sers car j’ai beaucoup de mal à répondre quand on nous demande quelle genre de musique nous faisons puisque ce n’est pas que du Rock ; nous aimons toutes sortes de musiques et nous n’avons pas envie de nous interdire d’explorer différentes voies. Louis est à la basse, Jo à batterie et moi ; Emile ; à la guitare, au chant et à l’écriture.

Pourquoi avoir baptisé votre groupe ainsi ?

Je voulais un nom qui sonne aussi bien en français qu’en anglais et qui soit traduisible dans les deux sens. Bien que je chante la plupart du temps en anglais, le français est important pour moi.

Comment vois-tu l’évolution musicale de LIQR depuis ses débuts ?

A la base, j’avais composé des chansons avec une très forte envie de créer un groupe ; j’avais tout écrit car je voulais convaincre des musiciens de jouer avec moi. J’ai rencontré un premier batteur ; Romain ; qui ne fait plus partie de LIQR mais qui m’a énormément aidé au début ; et Louis, de là est née une première formation en 2017. Un premier EP « The Dawn Of Orion » est paru au printemps 2020 et un second baptisé « & Aurora » sortira prochainement ; beaucoup de chansons de ces deux disques ont été composées durant la même période entre 2015 et 2016. Le premier EP était plus axé Funk et un peu Fusion sur certains titres alors que le second EP possède un son plus à la Steve Lillywhite qui a produit les premiers albums de U2. Pour « & Aurora », j’ai dit à Alex Loring qui a mixé ce disque que je voulais une différence de son au niveau des batteries, je souhaitais quelque chose de très Post-punk.

Comment est venue l’idée d’avoir un personnage central dans vos chansons ?           

Pour éviter de parler de moi (rires). Ce n’est pas loin de la vérité ! C’est très égocentré dans le sens propre du terme car quand tu fais un concert, les gens viennent écouter ce que tu as à dire durant 45 minutes, j’ai conscience de cette chance ; ça me touche toujours énormément ; et j’espère avoir des choses à leur donner. Je n’ai pas envie que tout le monde m’aime, j’ai juste à cœur de partager mes chansons et si ça nous porte quelque part, tant mieux. Dans mes textes, je désirais pouvoir parler de choses sans que l’on ne m’attribue les propos. C’était très important pour moi car ce que j’écris dans mes textes n’est pas mot pour mot ce que je pense.

Qu’est-ce qui caractérise Orion ?

Dans le premier EP, Orion a perdu la notion de sentiment. Il est totalement apathique. Il y a eu quelque chose, un traumatisme, une névrose, on ne sait pas vraiment, qui fait qu’il repart un canevas blanc et qu'il va redécouvrir le monde. Les chansons sont des descriptions de ce qu’il voit. Orion fait des expériences mais cela ne veut pas dire que ce sont de bonnes choses. Orion n’a pas commit de crimes ou de délits mais il y a certaines choses que je ne cautionne pas moi-même. Dans le second EP, il y a quelque chose qui est de l’ordre de la rédemption. Orion revient à quelque chose, il fait un travail en arrière. L’amour reviendra à lui sur le titre qui clôtura l’EP.

Peux-tu nous parler de la mise en images de « So Long (Gotta Get Away) » ?

Tout d’abord, il était important pour moi de dévoiler ce morceau car c’est le premier que j’ai achevé avec Louis ; ce titre me plaisait énormément et pour une fois, ça ne sortait pas que de ma tête. En ce qui concerne la mise en image de « So Long », j’ai dessiné volontairement le Petit Prince car je ne me cache pas de mes influences. L’art en général me touche beaucoup, on peut d’ailleurs peut-être retrouver du Keith Haring dans mon dessin. Dans cette vidéo, Orion salue le Petit Prince qui ne le salue pas en retour, c’était ma façon à moi de dire que je le reconnais comme une influence principale mais que nous ne sommes pas à un niveau égal. Avant l’été dernier, je n’avais jamais fait d’animation de ma vie mais ça a été une évidence pour illustrer « So Long ». J’ai appris en autodidacte quand je me suis rendu compte que j’avais un storyboard à force de dessiner.

Comment synthétiserais-tu l’univers de LIQR avec des adjectifs ?

Pop, naïf et coloré.

Que mettrais-tu en avant chez Louis et Jo qui t’accompagnent dans cette aventure musicale ?

Ce sont deux personnes ultra généreuses, tendres, drôles et brillantes d’esprit. Je me sens en sécurité avec eux. Ce sont deux amitiés très importantes dans ma vie. Notre relation est saine, on se dit les choses ; que ce soit va te faire foutre ou je t’aime. Ensuite, au niveau des qualités musicales, je vais dire que je joue avec mes musiciens préférés de Paris. Ils sont meilleurs que moi et je leur dis !

Quelles thématiques abordez-vous sur « & Aurora » ?

Le premier EP présentait le personnage Orion et sur « & Aurora », nous allons beaucoup plus dans les sentiments au niveau des textes. Ce second EP aborde le souvenir de cette autre antagoniste ; Aurora. C’est comme si Orion vivait une nuit à l’envers. On part de l’aube et on remonte le temps comme pour aller rechercher des souvenirs. Cet EP parle d’amour, du temps et de la mort.

Qui retrouve-t-on dans les influences du groupe ?

J’adore le Punk Hardcore, j’ai vraiment grandi avec des groupes tels que The Misfits et The Damned mais aussi David Bowie et Prince. Louis aime notamment The Beatles, Marvin Gaye et Stevie Wonder. Quant à Jo, sa culture musicale est plus tournée vers le Hip-hop, il écoute beaucoup de Rap et d’Electro ; il fait partie du groupe Medium Douce qui fait une sorte de musique Electro acoustique.

L’histoire d’Orion est-elle vouée à perdurer dans vos prochains disques ?

Merci pour cette excellente question ! Orion sera là sur le premier album mais je ne peux pas dire pour la suite…

A quoi ressemble LIQR sur scène ?

On se donne au max sur scène ; l’énergie est toujours là et on se marre beaucoup ; mais je pense que nous sommes à 10% de ce que l’on pourrait proposer aux gens notamment au niveau du son et de la scénographie. Nous aimerions bien transposer sur scène l’univers du clip de « So Long ». Comme j’aime beaucoup le palpable et je souhaiterais avoir notamment un décor sur scène et des costumes et surtout, j’aimerais que nos shows ne soient jamais les mêmes. J’espère que nous sommes généreux sur scène !