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Retrouvailles avec Irma au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « Douala Paris » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) June Machia

(c) June Machia

« The Dawn » est sorti il y a deux ans maintenant, as-tu pu le défendre sur scène ?

J’ai pu défendre ce disque vraiment très peu sur scène car le premier jour de la tournée a correspondu à celui où ils ont annoncé que les salles fermaient. La tournée s’est reportée sur la fin de l’année 2021 et évidemment, beaucoup d’artistes avaient eux aussi dû annuler et décaler des dates donc ça n’a été qu’un reste de tournée. Pour moi, « The Dawn » n’a pas eu la vie qu’il aurait dû avoir car il est tombé au mauvais moment. C’est un disque auquel j’aimerais redonner une autre vie et pourquoi pas le présenter en acoustique avec des amis artistes que j’inviterais à me rejoindre sur scène…J’ai envie que ces chansons-là aient plus de visibilité. Je me dis que c’est peut-être un appel à avoir une créativité plus collective.

Quels ont été les retours les plus fréquents sur ce disque ?

Les retours tournaient surtout à propos de ma voix. Les gens ont noté cela et ils ont été agréablement surpris par ce changement au niveau du chant. Parfois, certains n’arrivaient pas à mettre le mot dessus ; c’était assez marrant ; on me disait qu’il y avait quelque chose de plus profond ou qui venait plus des tripes. Les rares fois où j’ai pu jouer « The Dawn » sur scène, le public accrochait vraiment avec les chansons.

Est-ce ce disque très personnel qui t’a donné envie d’aller encore plus loin et de le faire en français ?

Complètement ! J’étais sur la rampe du français. « The Dawn » était effectivement un disque très personnel et comme j’aime évoluer sans faire de retour en arrière, il était évident pour moi que la prochaine étape serait le français.

(c) June Machia

(c) June Machia

La chanson « Douala Paris » qui donne son nom à ton nouveau disque t’a-t-elle permis d’ « exorciser » des choses que tu n’avais pas pu exprimer auparavant ?

Totalement et pour le coup, merci le français car cela reste ma langue maternelle. Il y a une manière de dire les choses et de les mettre en musique et cela m’a donné cette liberté d’aborder plein de sujets dont j’avais déjà parlé en interview mais pas dans mes chansons en anglais.

Tu ne fais pas que chanter sur ce titre, tu rappes également, comment est-ce venu dans la création ?

C’est assez marrant car j’ai toujours rappé mais pour moi car je ne suis pas une rappeuse. La plus grosse partie de ce rap est surtout parlée en fait. J’ai grandi dans une influence de Rap qu’il soit U.S ou Français ; c’était très prédominant dans mon éducation musicale. Quand j’ai commencé à écrire cette chanson et que j’ai vu qu’elle m'amenait dans des univers un peu différents, je me suis dit que j’allais assumer tout cela car c’est moi et c’était intéressant de tout mettre dans une œuvre. Assez naturellement, j’ai eu envie de rapper sur ces parties-là ; j’ai essayé de les chanter mais ça ne marchait pas.

Retournes-tu souvent au Cameroun ? Peut-être y puises-tu une partie de ton inspiration ?

Typiquement, ce titre est né entre Douala et Paris ; c’est l’un des derniers morceaux écrits pour ce disque et il lui a donné son nom. Cette chanson est le résultat de plein d’allers-retours que j’ai faits récemment au Cameroun. J’ai ressenti comme une urgence de me rapprocher de nouveau du Cameroun et de rebosser avec des gens là-bas ; des artistes qui ont fait des clips pour moi. Je ressens de plus en plus le besoin d’y être autant qu’en France.

(c) June Machia

(c) June Machia

Quelles thématiques abordes-tu sur ton nouveau pas discographique ?

C’est bien simple, on est sur les thématiques de « Faces », c’est comme une continuité sur cette question d’identité et sur cette acceptation de sa multiplicité. Nous sommes dans un monde qui nous demande de choisir tout le temps ; c’est blanc ou noir, fille ou garçon ; et ces choix sont très binaires, ils manquent d’originalité. Un peu comme dans « Faces » mais de façon plus affirmée, j’aborde ce qui fait ce que je suis sans en nier une partie. Au-delà de l’identité et de la multiplicité, je parle d’amour également car j’ai réalisé que quoi que l’on fasse, on en revient toujours à la question de la relation à l’autre. J’ai pris conscience à quel point on ne peut pas se connaitre sans le regard de l’autre qui est notre miroir. Pour ma part, je sais que ce que je suis aujourd’hui, je le dois aux personnes que j’ai rencontrées et cela dans tellement d’endroits différents.

Musicalement, « Douala Paris » est très doux et plutôt acoustique, cela va-t-il te permettre des concerts en guitare-voix afin d’être encore plus proche des textes et de ton auditoire ?

Pendant les concerts, j’aime bien me donner la liberté de proposer des variations de mes chansons. Par exemple, prendre une chanson qui était plutôt acoustique et la faire avec plus de percussions ou l’inverse. C’est un bon moyen de s’amuser et de ne pas toujours faire la même chose. Pour l’instant, je ne sais pas quelle forme ce disque va prendre en live et c’est même la première fois que je n’ai pas eu l’image des concerts pendant que je composais ces chansons. Je me laisse un peu le temps de voir mais ce qui est certain, c’est que je vais m’entourer de musiciens car ça fait un moment que je suis seule sur scène avec les machines ou avec mes choristes et là, j’ai vraiment besoin d’avoir de la musique live et que ça joue de ouf.

Ton disque est actuellement défendu par « Mes Failles », dirais-tu que ces failles sont en réalité des forces ?

Bien sûr ! Je pense que nous avons tous été élevés dans cette espèce de peur de l’erreur ou de l’échec et je crois que beaucoup d’entre nous sont paralysés de faire les choses. On a peur de mal faire et on se juge avant même d’avoir fait. Je pense que ma deuxième vie a commencé quand je me suis dit que je n’en avais plus rien à faire de me tromper. Dans l’erreur, il y a quelque chose de très authentique. Quand j’ai compris cela, j’ai été libérée d’un poids. Je suis encore en train de me libérer de ça ; c’est un chemin.

(c) June Machia

(c) June Machia

Quel serait le message véhiculé par cette chanson ?

De se libérer de toutes les barrières que l’on se met soi-même et c’était aussi un peu le message de « The Dawn ». Pour beaucoup de raisons, il y a déjà assez de barrières comme cela à l’extérieur pour que l’on s’en mette soi-même.

On te retrouvera prochainement dans le film « La Maison » d’Anissa Bonnefont ; peux-tu nous parler de ton expérience en tant qu’actrice ?

Lunaire car je me suis retrouvée là-dedans sans savoir si j’avais les capacités pour le faire ; je ne le sais toujours pas mais la réalisatrice m’a fait confiance. Je ne peux pas encore parler du film en lui-même car il n’est pas encore sorti mais ça a été une expérience incroyable. J’ai tourné notamment aux côtés de Rossy de Palma qui est un monument. Ce tournage a été très humain. Ca a été assez fou, ça m’a montré qu’il n’y avait pas de limites et que l’on pouvait faire les choses en osant. Cette première expérience m’a donné envie de continuer. Je pense que c’est quelque chose qui a toujours été en moi et que j’ai un peu exploité au travers de mes interprétations. Cette porte s’est entrouverte et je me dis allons-y à fond ; je suis partante !

Peux-tu synthétiser en quelques mots ce que Douala et Paris représentent pour toi ?

Pour Douala, je vais dire enfance, famille, vie et joie. Pour Paris, je vais répondre maison, changements, relations et adulte.

Retrouvailles avec Irma au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « Douala Paris » !
https://www.facebook.com/Irmasongs
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