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Retrouvailles avec Lisa Portelli au Studio Luna afin d’en apprendre plus sur son troisième album !

Publié le par Steph Musicnation

© Orlando Pereira Dos Santos

© Orlando Pereira Dos Santos

Pourquoi as-tu choisi de baptiser ton nouvel album du nom du morceau instrumental qui le clôture ?

A la base, je n’avais pas envie de donner le nom de l’une des chansons à cet album. L’instrumental qui clôture ce disque devait être un texte dit par Christophe, nous avions pris rendez-vous pour mars 2020 mais il y a eu le premier confinement et il est décédé le mois suivant. J’ai voulu garder cet instrumental tel quel, juste symboliquement pour moi, comme un hommage ; c’est son fantôme et il accompagne cet album à sa façon. Par ailleurs, baptiser ce disque « L’Innocence » faisait sens car je parle beaucoup d’innocence retrouvée dans les textes de cet album et pour moi, ce n’est pas un état de l’enfance, c’est un état après avoir traversé des choses très dures dans la vie. Au moment de faire cet album, j’ai retrouvé cette joie pure de faire les choses. L’innocence n’est pas de la naïveté, c’est de la lucidité avec un élan presque magique. Pour moi, ce mot n’est pas mièvre, il est magnifique.

Quelles ont été tes envies musicales sur ce disque ? Ta musique a-t-elle évolué depuis « La Nébuleuse » ?

Évolue, je ne sais pas mais je l’espère. En tout cas, j’avais envie de plus de clarté. Pour « La Nébuleuse », je n’étais pas vraiment accompagnée sur la vision de l’album ; j’avais tout fait ; alors que pour « L’Innocence », j’ai travaillé avec une super équipe ; Guillaume Jaoul et Jean Thévenin qui font beaucoup de musique de films et qui ont un côté très « arty ». Moi qui ne viens pas du tout de là, je trouvais que ça m’allait bien. Ils sont très méticuleux alors que je ne le suis pas. Je me suis fait confiance car je savais que je n’allais pas être formatée. Cela m’a permis de trouver une façon plus classe d’aborder les choses. C’est plus propre et plus clair. Je voulais que l’on entende les textes, qu’il y ait de la douceur et une voix presque susurrée. Avant, ce n’était pas ça.

Comment décrirais-tu l’univers de cet album ?

Chill et profond en même temps, sensuel et éthéré.

© Orlando Pereira Dos Santos

© Orlando Pereira Dos Santos

Quelles thématiques retrouve-t-on sur ce troisième pas discographique ?

Ces chansons parlent notamment d’innocence retrouvée, de la question de la femme artiste, de fécondité sans enfant, d’un état poétique presque second, d’une façon d’être au monde…

« L’Innocence » est-il ton album le plus intime jusqu’à présent ?

Non, je ne crois pas. Cet album est très intime mais j’ai voulu qu’il y ait une distance. Sur « La Nébuleuse », certains titres sont extrêmement intimes notamment « Tout Cela » qui parle d’avortement ; je ne peux d’ailleurs plus chanter ce titre qui était une lettre adressée à un enfant avorté. Sur scène, ce titre était touchant mais beaucoup trop. Mes chansons sont toujours intimes mais je laisse une petite distance pour que les gens puissent y entrer et accéder à l’émotion.

Peux-tu nous en dire plus sur l’interlude « Prière » ?

C’est mon texte préféré de cet album. Je ne voyais pas cette poésie mise en chanson mais parlée et comme j’avais accompagnée Dani sur quelques dates il y a quelques années en remplacement d’Emilie Marsh, je lui ai demandé si elle voulait bien dire ce texte. Dani est quelqu’un de très spirituel et je trouvais que « Prière » pouvait autant être dit par une jeune femme comme moi que par une femme plus âgée. J’entendais bien la voix de Dani dessus.

© Orlando Pereira Dos Santos

© Orlando Pereira Dos Santos

La situation actuelle a-t-elle joué sur l’atmosphère de ton disque ?

Non car je l’ai fait un peu avant. Par contre, ce qui est bizarre, c’est d’avoir écrit des titres comme « Ennemi » et « Réalité » avant cette situation-là…ces sujets raisonnaient déjà en moi. L’envie de sortir du réel est intemporelle et cette époque-là nous a encore plus poussés à faire des choix.

Pour faire référence au titre de ton nouvel album, crois-tu qu’il soit encore possible de garder une part d’innocence en 2022 ?

J’ai envie de dire que pour moi, l’innocence est un acte de résistance au monde. Je pense que l’on peut et qu’il faut garder une part d’innocence. C’est vital. Comme le réel ne répond jamais à nos attentes, il faut faire les choses avec une certaine foi à un moment donné et pour moi, c’est ça l’innocence.

Selon toi, quel paysage représenterait au mieux ton nouveau disque ?

Je ne peux pas m’empêcher de penser aux clips qui ont été faits dans des endroits très naturels…La forêt car c’est un peu le symbole de l’intime féminin, de la féminité dans son côté le plus sauvage. Je vais même être plus précise en te répondant un sous-bois (rires).

© Orlando Pereira Dos Santos

© Orlando Pereira Dos Santos

Lier la musique à l’image pourrait-il être un exercice qui te tenterait ?

Oui, j’ai trouvé un certain plaisir ; une certaine innocence ; à faire les images par moi-même pour cet album et je vais y réfléchir pour le prochain…

Quels sont tes prochains projets ?

L’album sort le 1er avril. Un concert est prévu le 12 mai à La Marbrerie à Montreuil. Des dates sont déjà prévues en province dont Les Francofolies à La Rochelle 17 juillet et un live dans une belle salle parisienne à l’automne. En parallèle à ce nouvel album, j’ai commencé à faire des résidences dans des îles afin de composer les chansons de mon prochain disque qui racontera une histoire…J’ai déjà envie de faire le spectacle avant de faire l’album et une résidence est prévue à cet effet début 2023.

Retrouvailles avec Lisa Portelli au Studio Luna afin d’en apprendre plus sur son troisième album !
https://www.facebook.com/lisa.portelli.officiel
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