Rencontre avec Famonty au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier EP à paraître !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle Gillian Lun, mon nom d’artiste est Famonty, mes origines sont Sino-malgaches ; mon père est Chinois et ma mère est Malgache ; c’est donc le choc des cultures ; je suis né en France et j’ai grandi dans un milieu très religieux et très musical à la fois ; on écoutait notamment du Gospel et la musique de la Motown. Par la suite, j’ai cherché à m’exprimer tout seul par le biais de plusieurs médiums artistiques ; j’ai fait de la musique en gravitant entre le RnB et le Hip Hop avant de me diriger vers des choses plus expérimentales, j’ai même fait du Jazz, du Rock et du Punk. A une échelle beaucoup plus humble, j’ai fait du dessin et de la vidéo également. Dans mon projet musical, je suis auteur, compositeur, interprète et producteur.

Quel a été ton premier contact avec la musique ?

C’est mon frère ainé ; celui qui est juste avant moi car nous sommes une grande fratrie ; qui est un virtuose du piano qui m’a initié à la musique. Il avait tout le côté théorique du conservatoire et il me l’a transmis un peu comme un jeu et c’est ce qui m’a donné envie de continuer de manière autodidacte. Cela me plaisait de ne pas avoir de règles ou d’inventer les miennes.

D’où vient ton pseudo ?

Je cherchais un nom à consonance internationale, un nom qui donne l’impression d’être dans une langue étrangère mais qui au final pourrait venir de n’importe laquelle. C’est en jouant avec des sonorités que j’ai trouvé Famonty et j’ai cherché à savoir si cela signifiait quelque chose car mes anciens groupes avaient des noms un peu improbables mais ils sonnaient bien. Il s’avère que famonty est le nom d’une plante à Madagascar ; terre d’origine de ma mère, cela tombait encore mieux. Cette plante a des vertus thérapeutiques, elle est utilisée comme huile essentielle et elle est censée être relaxante et ça m’allait car je me vois bien comme cela.

Comment qualifierais-tu ton style musical ?

On me dit souvent que mon style est intéressant mais que l’on ne saurait pas trop comment le qualifier ; moi-même, je ne saurai pas vraiment…Ça serait totalement arbitraire mais si je devais le définir, je dirais qu’il oscille entre RnB, Hip Hop, Neo Soul, je n’ai pas de références en France mais on pourrait dire que c’est entre la chanson Français et le Rap. Le terme générique serait RnB même si cela veut dire plein de choses aujourd’hui.

Comment décrirais-tu ton univers ?

Hybride car c’est un entre-deux. Famonty est un alter ego qui me permet de parler de moi mais de façon romancée. Il y a quelque chose d’onirique et d’atmosphérique dans cet univers qui est également spontané et brut de par le fait que je fais quasiment tout moi-même et que j’ai envie d’aller à l’essentiel. Je présente un univers très personnel ; très intime.

Pourquoi as-tu choisi d’annoncer « Saisons » avec une intro ?

Bonne question. Je crois que j’avais envie de garder une part de mystère autour de cet EP car cela faisait un moment que je n’avais pas sorti un titre, j’avais besoin de tâter un peu le terrain. Pour moi, une intro n’était pas une mauvaise idée ne serait-ce que pour voir si j’avais des réactions et cela me permettait de voir comment me positionner pour la suite.

Sur ton EP, on ne trouve d’ailleurs qu’une seule saison, l’automne, pourquoi celle-ci ? Que représente-t-elle pour toi ?

Je crois que c’est ma saison préférée juste devant le printemps car c’est un entre-deux, ce n’est ni l’été, ni l’hiver. Je pense être quelqu’un comme cela, je suis très nuancé, je suis ni dans le noir ni dans le blanc mais plutôt dans le gris dans tout ce que je fais. Par ailleurs, je ne voulais pas tomber dans un cliché avec cet EP en faisant les quatre saisons ; il fallait que je choisisse une seule saison et c’était celle-là.

De quoi vas-tu parler sur ce disque ?

Si on écoute cet EP d’une traite, on se rend compte que les thématiques sont assez universelles. Je parle de choses que n’importe qui peut vivre. Par contre, quand je prends du recul et que j’analyse les thèmes présents sur ce disque, je me rends compte que c’est le côté cyclique de la vie qui revient ; on fait des choses qui ont des conséquences, on prend des skills et au final, on se retrouve toujours confronté aux mêmes expériences. On a l’impression que ça change, que ça évolue mais il y a une sorte de continuité dans la vie de chacun.

Tu as dévoilé plusieurs teasers de « J’Reste Au Lit », quelles seraient les choses à cause desquelles tu te dirais mieux vaut rester couché ?

Il y en a plein ! Un lit, c’est confortable et si on est bien accompagné, on a encore moins envie de le quitter. Il pourrait y avoir des raisons plus sombres comme la dépression  ou la fatigue. Pour moi, en tout cas, c’est le côté sécurité et confort qui ressort, comme si le lit était un cocon et c’est ce que j’ai essayé de retranscrire dans le clip qui illustre cette chanson.

Il y a deux collaborations sur « Saisons », peux-tu nous les présenter ?

Les deux artistes présents sur « Saisons » sont avant tout des amis très proches. Je partage deux titres avec Mi Yoo qui commence elle aussi à développer son projet et que je vous invite à suivre car elle prépare des morceaux très cools. Mi Yoo a des tendances RnB mais son registre est beaucoup  plus large ; presque musique du monde ; elle fait des fois des choses en espagnol, en français, en anglais ; c’est teinté de plein de genres différents. Nous nous connaissons depuis plusieurs années et nous gravitons un peu dans les mêmes univers. Nous nous étions retrouvés à faire du son chez moi juste pour le fun et je lui ai proposé de tester ces titres-là et ça a matché immédiatement. En une soirée ou deux, « J’Reste Au Lit » et « Anonymes » sont nés. Tout a été très fluide et je pense qu’elle avait ce truc complémentaire que je cherchais pour ces morceaux. Mi Yoo est une sorte d’alter ego féminine et artistique. Des affinités comme celle-là sont rares. Quant à Twisto, j’ai tout de suite accroché à son flow sur son projet Shades sur lequel a bossé l’un de mes amis. J’ai fait des prods pour Shades et nous sommes restés en contact. Quand j’ai réécouté « Saisons », je me suis rendu compte que le côté Hip Hop s’était vachement estompé et j’ai eu envie de le retrouver un petit peu sans tomber dans le Rap. J’ai fait écouter des morceaux à Twisto qui possède le feu de la jeunesse et il a bien aimé « Insomnie ». J’ai repris juste la fin du titre pour qu’il puisse poser son texte et ça a été bouclé en une heure. Twisto, c’est le fire de cet EP.

Quelle couleur donnerais-tu à ton EP ?

Ce n’est pas évident...J’aurais tendance à dire une couleur bleue, un peu mélancolique mais en même temps, cet EP n’est pas que cela, il faudrait donc que ce bleu soit mélangé à une autre couleur un peu plus vivante et audacieuse comme le rouge. Je dirais donc violet.

Quels sont tes prochains projets ?

Je vais partager le dernier teaser de « J’Reste Au Lit » qui annoncera la date de sortie de l’EP « Saisons » courant de l’automne. J’ai pour projet de clipper chaque titre de l’EP. J’ai à cœur de donner une couleur visuelle à cet EP. Je prévois des sessions live avec en featuring les artistes présents sur ce disque. Le live est en projet mais pas de dates à annoncer pour le moment, tout vient de rouvrir seulement et je suis dans la phase de démarchage. Pendant le confinement, j’avais présenté des lives sur Internet et j’aimerais bien reprendre cela après la sortie de l’EP. Je continue d’écrire des nouveaux titres mais de là à annoncer un autre disque…je ne me projette jamais autant que cela. Je n’ai pas de règles, j’avance au feeling. J’ai collaboré avec la chanteuse Swanny, j’ai composé « Héroïne » pour son EP à paraître prochainement.