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Rencontre avec Victor Solf à l’occasion de la parution de son premier album solo !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec Victor Solf à l’occasion de la parution de son premier album solo !

Peux-tu expliciter pour nous le titre de ton premier album solo ?

Ce disque s’intitule « Still.There’s Hope » que l’on peut traduire par il y a encore de l’espoir. Je me suis rendu compte que c’était vraiment un des fils conducteurs de mes paroles dans cet album. Je me suis demandé si on pouvait encore avoir de l’espoir en 2020/2021, si je me sentais encore humaniste et si je croyais encore en l’avenir. Au fil de l’album, j’essaie de répondre à ces questions.

T’es-tu éloigné de ce que tu présentais dans Her ou ce premier album sous ton nom est-il une continuité logique ?

C’est un peu des deux car ça ne m’intéressait pas de refaire du Her mais en même temps, il y a une part de moi qui est tellement évidente dans ce projet que je n’avais pas envie de l’oublier. Je n’avais pas envie de me battre contre ce qui fait de moi un artiste ; un musicien ; à savoir mes influences Soul et la composition au piano/aux claviers. Pour me différencier de Her, il fallait que je trouve un nouvel élément musical sur lequel je pouvais m’appuyer. Avec Her, c’était les effets de guitare et avec ce projet solo, c’est le piano. C’est vraiment l’instrument qui est présent tout au long de l’album.

Qu’est-ce que « Still.There’s Hope » représente pour toi ?

Je le vis vraiment comme un aboutissement. J’ai vraiment essayé de mettre à profit tout ce que j’ai appris dans la musique depuis dix ans et c’est aussi pour cela que j’ai passé beaucoup de temps dans un studio d’enregistrement. C’est très classique, très artisanal. J’ai passé du temps à choisir la bonne pièce avec la bonne acoustique, les bons micros avec les bons musiciens…Ce sont des méthodes de travail que j’ai passé des années à apprendre et à perfectionner. Je me suis éloigné du côté home studio que j’avais fait sur mon premier EP afin de revenir au fait de jouer et d’échanger avec des musiciens. Cet album a été fait avec beaucoup plus de tranquillité. Par le passé, j’avais toujours quelque chose à me prouver alors que là, je suis vraiment revenu à quelque chose de très épuré, de très minimaliste et de très serein et j’espère que cette sérénité qu’il y a dans cet album sera partagée et qu’elle va réussir à apaiser un petit peu.

Rencontre avec Victor Solf à l’occasion de la parution de son premier album solo !

Quel a été ta volonté avec ce disque ?

Avec ce disque, j’ai vraiment eu la volonté d’apaiser les angoisses et les tensions car tout est tellement tendu en ce moment que ce soit dans ton quartier, dans ta famille ou de manière géopolitique. Tout le monde est très stressé et très inquiet. J’ai essayé de mettre tout ce que je pouvais de quiétude et de bienveillance dans cet album. Par ailleurs, de la première à la dernière chanson, j’ai essayé d’avoir un socle commun. Il y a des albums qui sont très hétérogènes avec beaucoup de styles, ce n’est pas absolument pas le cas de « Still.There’s Hope ». Les prises de son, le mixage…tout a été fait dans un moment très précis et très court aussi. En moins d’un mois, tout était fait. Je pense que j’ai vraiment cherché à ce qu’il y ait une âme dans cet album.

Quelles thématiques abordes-tu sur ton album ?

En revenant avec un projet sous mon nom, il était important pour moi qu’il y ait des thèmes personnels au travers desquels j’essaie d’évoquer l’espoir et l’humanisme. Par exemple, sur « I Don’t Fit », il y avait l’idée de réussir à faire de mes différences une force. Je me suis longtemps senti un peu comme un outsider ; un outcast comme disent les Américains ; le mouton noir ; et du coup, je considérais que c’était ma faiblesse ; le fait notamment de chanter en anglais et que toutes mes influences soient très Soul. Sur « I Don’t Fit », je présente cela comme une force avec la philosophie du verre à moitié plein car c’est ce qui fait mon identité. « Comet » est le surnom de mon fils et je pense qu’il fait vraiment partie de cet espoir et de cet enthousiasme que l’on retrouve dans l’album car il m’a vraiment fait du bien. Quand on a la chance de voir un enfant grandir et apprendre tellement de choses en grande partie par lui-même, on ne peut pas rester éternellement fataliste en se disant que l’homme est un cercle de répétitions. Non, si on veut, on peut changer. L’homme a de l’avenir. Quand on voit un enfant grandir, ça saute aux yeux.

Penses-tu t’exprimer en français à l’avenir ?

Pour l’instant, non mais je suis quelqu’un qui ne se ferme jamais de portes ; j’essaie toujours de resté ouvert. J’ai essayé sur une reprise de Christine and the Queens qui est une artiste que j’aime beaucoup et j’ai eu de bons retours. C’est vrai que c’est ma langue maternelle et c’est quelque chose que je testerai forcément un jour ou l’autre.

Rencontre avec Victor Solf à l’occasion de la parution de son premier album solo !

Il y a un titre intitulé « Utopia » sur « Still.There’s Hope », quelle serait ta propre utopie ?

« Les Utopies Réalistes » de Rutger Bregman est un livre que j’aime beaucoup et il traite du fait d’imaginer un autre monde mais de manière réaliste ; faisable. Avant tout, j’aimerais un monde où il y ait plus de bienveillance, plus de tolérance mais également plus de nuances. Je trouve que nous vivons malheureusement dans un monde où nous sommes trop sur des polarités ; des choses très extrêmes et il y a tout la violence qui vient avec. Si nous pouvions retrouver plus de quiétude et aussi prendre le temps car tout n’est pas bon dans le fait de faire les choses vite. La technologie nous le permet, il y a plein de choses intéressantes mais il n’y a pas que du bon. C’est important parfois de prendre le temps de réfléchir à ce que l’on veut dire.

Comment vis-tu le fait de publier un disque à un moment où le défendre sur scène est incertain ?

Je ne me suis pas vraiment posé la question. C’est vrai que j’aurais pu attendre que les concerts reprennent mais en même temps, tout est incertain. Surtout, j’ai cette phrase de Picasso qui me revient souvent en tête ; pour lui, il y avait deux types d’artistes, ceux qui sont constamment dans l’action, qui font des choses et ceux qui sont dans la critique. Pour moi, on ne peut pas faire les deux car ce sont des énergies qui ne sont pas du tout les mêmes. Plus on est dans la critique, moins on est dans l’action car on a peur que toutes les critiques que l’on a fait aux autres, on nous les fasse à notre tour. Pour ma part, je suis vraiment dans l’action, j’essaie de créer pas quotidiennement mais presque. Il y a quasiment un an, je me suis dit que j’allais faire cet album et le finir alors que nous étions en plein confinement sans aucune idée de quand ça repartirait. On m’a enlevé le live et beaucoup d’autres libertés personnelles, faire de la musique et la sortir fait partie de celles qu’il me reste. 

Qu’aimerais-tu que le public retienne de ton disque ?

Déjà, j’aimerais que ce disque leur fasse du bien et qu’il permette aux gens de se sentir mieux. Derrière l’espoir, il y a aussi l’altruisme ; j’aimerais beaucoup que cet album puisse donner envie aux gens d’aller vers les autres, de donner plus que de recevoir. Il y a un titre qui s’intitule « Call Your Grandma », j’espère qu’il donnera envie aux auditeurs d’appeler la leur après avoir écouté l’album. Cette image d’appeler sa grand-mère est une métaphore de l’altruisme. Pensez aux autres, on reçoit tellement en retour. Nous sommes des êtres sociables doués d’empathie. L’altruisme, forcément, ça fait du bien à tout le monde.

Rencontre avec Victor Solf à l’occasion de la parution de son premier album solo !

Quels seraient, selon toi, les avantages et les inconvénients d’avancer seul maintenant ?

C’est un choix qui s’est imposé par lui-même par ce que j’ai vécu ; il y a un titre qui s’appelle « Fight For Love » sur l’album qui évoque mon rapport au deuil. Le fait d’être seul est excitant et je vois cela comme quelque chose de positif car cela me permet d’avoir un discours encore plus personnel ; je me mets en plus en danger.

Quelle couleur, quel sentiment et quel lieu me donnerais-tu pour symboliser « Still.There’s Hope » ?

Le rouge ; ça s’est sûr ; car c’est une couleur très chaude que l’on retrouve dans l’album. Pour le sentiment, je vais dire l’amour car derrière l’espoir, il y a très rapidement l’amour et c’est vraiment l’un des sentiments qui guide tout l’album ; l’amour que j’avais et que j’ai toujours pour Simon, celui que j’ai pour ma femme, mon fils, celui que j’essaye d’avoir pour les autres mais aussi pour moi-même. Pour le lieu, le Nord-Finistère, la Bretagne ; bien sûr, tout est venu de là.

Quels sont tes prochains projets ?

Le clip qui illustre « Utopia » va bientôt sortir. Dans cette vidéo, je suis vraiment dans l’expression corporelle à fond. Je partage énormément de choses intimes à travers mon corps dans ce clip. Même si je ne danse pas dans une salle de bain, c’est l’idée que nous avons voulu exprimer au travers de ma manière de bouger, comme si j’oubliais complètement que j’étais filmé et que j’essayais juste de profiter et de lâcher prise. Le clip de « Fight For Love » est prêt également. La tournée est prévue mais elle s’adapte aux conditions actuelles. Le 06 octobre, je serai en concert à La Cigale. Comme cet album a été en grande partie enregistré en live puisque j’ai cherché la chaleur des musiciens ; la chaleur humaine ; il y aura forcément des versions live qui seront diffusées au fur et à mesure sur mes réseaux sociaux.

https://www.facebook.com/victorsolf
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