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Rencontre avec Cyril Guersant à l’Idol Hôtel à l’occasion de la sortie de son premier EP !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec Cyril Guersant à l’Idol Hôtel à l’occasion de la sortie de son premier EP !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

J’ai 27 ans, je suis auteur, compositeur et interprète. Je compose principalement à la guitare dans ce projet en solitaire et dans lequel je navigue entre beaucoup de genres différents. La base musicale choisie revient en permanence tourner autour de la Country-Folk-Blues et j’y ajoute ensuite beaucoup d’influences d'un peu partout.

Quel a été le déclic pour sortir ton premier EP ?

Comme c’est un projet indépendant qui débute, je suis seul à porter toutes les casquettes. Je voulais aller à la rencontre du public avec un répertoire personnel. Je voulais aller au bout d’un premier projet, en faire mon coup d’essai afin de mieux repartir et faire mieux ensuite. J'ai cessé de vouloir faire du chef d’œuvre et maturer encore les mêmes chansons durant  des années interminables. J'ai décidé de faire et terminer, quitte à ce que ça soit perfectible mais apprendre de mes erreurs!

Peux-tu nous expliciter son titre ; « Le souffle des profondeurs » ?

Ce titre vient de la chanson « Le souffle », présent sur ce premier EP. C'est une chanson qui a vraiment l’enfance pour thématique. Il faut savoir que j’ai réuni tous les textes que j’avais encore dans mes tiroirs dont certains morceaux ont été écrits il y a 6-7 ans, d'autres des brouillons d'adolescence, d'enfance... ; je voulais voir ce qu'ils avaient encore à raconter! Alors je les ai remaniés et aujourd’hui, ce premier EP finit par être le reflet de l’enfance. Le souffle des profondeurs est ce que j’imagine être ce que nous gardons toujours en nous, une sorte d'innocence et d'envie qui forme une force.Il faut parfois lutter pour essayer de garder cette chose qui nous animait au début. En grandissant, parfois, on peut être lassé ou blasé et avoir un regard un peu trop sérieux, résigné sur les choses et je pense qu’il faut essayer de retrouver ce souffle-là dans les périodes un peu compliquées (...) quand on se demande pourquoi on a commencé quelque chose, je pense que c'est l'étincelle dans le regard du gamin qu'on était qui peut nous sauver.

Rencontre avec Cyril Guersant à l’Idol Hôtel à l’occasion de la sortie de son premier EP !

Comment as-tu voulu ce disque d’un point de vue musical ? Le côté invitation au voyage est-il totalement assumé ?

Oui, il est totalement assumé. Je suis très intéressé par les musiques traditionnelles du monde entier. Dans chaque musique de chaque pays, il y a toujours quelque chose de basique. Des règles informelles mais assez universelles qui se comportent un peu de la même manière. Cela fait qu'elles peuvent se rencontrer assez facilement. Ensuite chacune d'elle apporte ses petites variantes, de petites particularités que ce soit la musique Africaine, Brésilienne, Américaine… qui apporte la couleur spécifique de chaque genre au-delà de la base. J’ai choisi cette  base qui n’était pas exotique mais en rapport avec l’Amérique ; le Blues Américain ; car c’est un pays de rencontres et ensuite, j’ai ajouté des petites touches d’autres pays. En tout cas, c’est complètement assumé car j’aime la variété en musique.

Peux-tu rentrer plus en détail dans les thèmes abordés sur ce premier disque ?

On retrouve beaucoup le thème du jeune âge et du doute aussi ; « L’Escalade » parle de cela ; on y va ou on n’y va pas, si c’est dur, est-ce que l’on abandonne? C’est tout l’aspect j’avance-je recule. Sur « Feux & Essence », j’aborde le rapport aux autres jeunes qui sont festifs alors que nous, on ne l’est pas et que l’on se pose des questions sur la différence de personnalité, la peur du rejet... Il y a également le rapport à l’enfance ; toute cette nostalgie ; le fait d’essayer de faire perdurer l’innocence et il y a enfin tout l’aspect du doute, les questions que l’on se pose et auxquelles on tente de répondre.

Peux-tu nous en dire plus sur le clip qui illustre « L’Escalade » ?

Ce clip a été réalisé par Victor Halfen dont j’avais apprécié le travail pour d’autres artistes. Victor est un jeune et talentueux réalisateur qui a la même approche que Michel Gondry. A partir de « bouts de ficelle », des trucs et astuces, de la mousse, du carton peint, il arrive à créer de vrais décors très imagés grâce à la lumière et à la façon de filmer. C’est très en rapport avec l’enfance ; une fois de plus, la boucle est bouclée ; dans le sens où c’est comment faire avec un petit coloriage et trois bouts de ficelle pour que cela devienne vraiment quelque chose. Victor arrive à faire illusion avec peu de moyens. Il réussit à créer de vraies images imaginaires qui sont très fortes.

Rencontre avec Cyril Guersant à l’Idol Hôtel à l’occasion de la sortie de son premier EP !

D’ailleurs, ce titre est-il à prendre au sens propre ou est-ce une métaphore ?

C’est absolument une métaphore ! C’est la première fois que j’étais harnaché pour ce clip. Je n’ai jamais pratiqué l’escalade de ma vie (rires). Pour ce clip, j’ai été aidé au niveau technique par un ami qui pratique vraiment et qui m’a dit que je ne savais pas m’y prendre! (rires) Ce titre est une métaphore sur la progression.

Qu’est-ce qui ressortirait, selon toi, de ton univers ?

Je ne cherche pas dans l'art une fuite du réel, mais quelque chose qui puisse donner une dimension supplémentaire, qui soit au-delà du quotidien vécu. J’essaie d’apporter cette petite chose en plus. Pour ma part, je retrouve cela dans la poésie ; celle qui est partout, que ce soit au cinéma, dans la musique, dans la rue…Dans cet univers poétique, il y a également une part légèrement intellectualisée car le thème du questionnement est très fort mais je ne souhaite pas le faire dans la lourdeur. Juste questionner en chaque temps, la vie en général. L'outil principal pour y arriver, c'est l'imaginaire, complètement lié à l’enfance.

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Au niveau de la chanson Française, j’admire beaucoup des artistes comme Dick Annegarn, Jean-Louis Murat et Kent ; ils sont vraiment tous les trois sur l’art de former une chanson parfaite ; au-delà de la production et des artifices du studio, ils s'attachent à l'art de la chanson, sa colonne vertébrale, l'association d'un texte, d'une mélodie et d'un accompagnement pouvant faire peuvent faire un bloc parfait et indissociable.

Rencontre avec Cyril Guersant à l’Idol Hôtel à l’occasion de la sortie de son premier EP !

Ton son est très Américain…As-tu hésité entre français et anglais pour t’exprimer ?

Absolument pas, je m’exprime en français car j’ai toujours été passionné par la chanson française ; c’est une langue qui est belle, il y a beaucoup de choses à raconter et je dirais qu’il n’y a rien de plus touchant que sa langue maternelle.En dehors de cela, je suis passionné de musiques Américaines au sens Folk-Blues-Country mais pour moi, ça ne va pas avec une idéalisation de l’Amérique qui ne me fait pas rêver. Ces musiques-là sont arrivées aux États-Unis mais elles auraient pu le faire ailleurs ; le territoire a été celui d'une migration mondiale et massive. C'est la rencontre des Italiens, des Français, des Juifs, Allemands, Irlandais... et surtout des populations Africaines (via la colonisation malheureusement) qui a fait cette musique. Il se trouve que ça s’est passé aux États-Unis mais ça aurait pu avoir lieu dans le fin fond de l’Ardèche. Ça n'est pas le territoire américain qui compte, c'est la rencontre qui a eu lieu. Je continue cette rencontre avec la chanson française, car à mon cœur, Le Français est une autoroute pour les sentiments.

Ta musique appelle indéniablement le live…Comment vis-tu cette période de privation ?

J’ai commencé le chemin à l’envers dans le sens où je ne suis pas très habitué au live. J’ai commencé dans mon coin et j’ai fait ce disque en me disant que j’irai le présenter au public. J’ai fait un financement participatif durant lequel j’avais dit aux contributeurs que l’on se retrouverait très vite après la production du disque mais ça ne s’est passé comme cela. Actuellement, je me chauffe, j’écris de nouvelles chansons et je me prépare au fait de les jouer très certainement seul sur scène. J’ai hâte d’autant qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Je suis prêt !

Rencontre avec Cyril Guersant à l’Idol Hôtel à l’occasion de la sortie de son premier EP !
https://www.facebook.com/cyrilguersant
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