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Retrouvailles avec Romain Humeau à l’occasion de la sortie de son nouvel album baptisé « Echos » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Carolyn Caro

(c) Carolyn Caro

« Échos » fait suite au retour récent d’Eiffel avec « Stupor Machine », comment expliquerais-tu que ce nouveau disque solo arrive aussi rapidement ?

Je dirais qu’« Échos » est un disque hybride, ce n’est pas vraiment un album ; en fait ; c’est plus une compilation d’inédits de « Mousquetaire #1 », de « Mousquetaire #2 », de chansons que j’ai écrites il y a un ou deux ans pour d’autres artistes notamment « Échos » qui avait été écrite pour Vanessa Paradis mais elle n’a pas été retenue et sur ce disque, on retrouve deux chansons que j’avais commencé il y a longtemps mais que j’ai terminé au tout début du confinement. « Échos » arrive rapidement mais pour moi, pas tant que cela car un an et demi entre chaque album, c’est juste deux fois plus long que le timing des Beatles qui sortaient des albums tous les six mois. J’ai besoin d’être dans un timing à peu près normal ; quand on prétend écrire des chansons, on n’écrit pas dix chansons tous les quatre ans ; sinon, on est payé à ne rien foutre. Je compte sortir un nouvel album dans un an alors peut-être que nous nous retrouverons pour en parler !

Peux-tu nous dire à quoi font référence ces échos qui donnent leur nom à ton cinquième album solo ?

Sur ce disque, il y a des échos de loin en loin, c’est toujours moi ; Romain ; mais sur sept ans. « Échos » est un disque de transition qui me permet d’ouvrir une porte sur ailleurs. Au-delà de cela, c’est le titre de la première chanson et pour moi, elle évoque quelque chose de très positif que j’ai découvert il y a peu de temps à savoir l’épigénétique qui étudie la nature des mécanismes modifiant de manière réversible, transmissible et adaptative l'expression des gènes sans en changer la séquence nucléotidique. L’idée de comprendre que je n’étais que le miroir du monde m’a passionné car finalement, nous ne sommes qu’une interprétation du monde extérieur. On se caméléonise par rapport à ce qui entoure et c’est pour cela que je parle notamment des anges d’eau car nous ne sommes faits quasiment que de cela.

L’atmosphère d’« Echos » est-elle dans la ligné de celle de « Stupor Machine » ?

C’est une bonne question car pour moi, l’atmosphère n’est pas du tout la même mais le propos est exactement le même sans être dit de la même manière car j’essaie d’être un peu multidimensionnel afin d’éclairer un propos de manière différente selon le projet. Comme pour « Stupor Machine », j’ai voulu mettre en chanson mes inquiétudes ; notamment sur le fait de perdre des choses ; mais cette fois-ci de manière lumineuse afin de parler de ce qui est encore chouette actuellement. « P’Tite Faille Dans L’Espace Continuum Temps » aborde exactement le même sujet que « Cascade » sauf que ce morceau n’est pas fait de la même manière. On va dire que « Cascade » est une sorte de Soul-Blues-Grunge alors que « P’Tite Faille Dans L’Espace Continuum Temps » lorgne plutôt du côté de « Thriller » de Michael Jackson ou du côte de Diana Ross avec un petit côté Iggy Pop aussi. Par ailleurs, j’ai complètement réécrit ce texte à New York qui a été une source d’inspiration même si cette chanson ne parle pas de cette ville alors que « Cascade » était totalement ancrée dans Paris.

(c) Carolyn Caro

(c) Carolyn Caro

De quoi as-tu eu envie musicalement parlant sur ce disque ?

Mes envies musicales ont été très différentes et comme d’habitude, il y en a eu plusieurs. « Échos » ayant été refusée par Vanessa Paradis, je l’avais mise de côté mais quelqu’un m’a dit ; au bout de trois mois ; que c’était dommage, qu’il fallait que je la chante et que comme je ne l’avais pas écrite pour moi, c’était bien car ça me déplaçait. J’ai eu envie de faire quelque chose de lumineux en avouant totalement l’inspiration d’« Imagine » car cela s’entend dans les accords. D’autre part, j’avais plus envie de Soul comme dans « P’Tite Faille Dans L’Espace Continuum Temps » et je n’irais pas jusque à dire de Disco mais pas loin. J’ai eu envie de faire du pseudo Hip Hop avec « Pretty Girls In A B.W.W ». Pour « Sauve-Toi, Sauve-Moi », j’ai pensé à Bruce Springsteen ; il y a une grosse batterie et une guitare acoustique. Pour « Odyssée », je vois quelque chose qui vient des Kinks d’un point de vue musical avec que le propos est totalement ancré dans le présent.

Justement, peux-tu nous dire à qui s’adresse « Odyssée » qui possède un texte fort ?

Aux puissants et donc aux médias car ils appartiennent aux puissants. Dans cette chanson, je dis qu’il n’y a pas de deal ; à ce stade, je ne veux même plus essayer de comprendre la chose médiatique. C’est réglé pour moi mais ce n’est pas méchant, c’est juste que je n’y crois plus du tout. Je ne crois pas à la manière dont les médias parlent des sujets périlleux dont la culture qui est devenu une insulte maintenant puisqu’ils l’ont mise dans la case entertainement alors que moi, je crois en l’art. Je pense qu’il y a une différence entre Nick Drake et les petits cons qui jouent devant 15000 personnes à Bercy en allumant des feux d’artifice. Ce n’est pas la même chose, ça n’a pas d’intérêt pour moi. Par ailleurs, j’ai été choqué par la façon dont Macron a été élu par une partie des médias tout comme la façon dont les gilets jaunes ont été réduits à une bande de chasseurs d’extrême-droite par ces mêmes médias, c’est faux, point, ça ne se débat pas, c’est un mensonge et je trouve qu’il n’y a pas assez de gens pour le dire. Que les gilets jaunes comprennent des connards en leur sein, je n’en doute pas tout comme le fait qu’il y ait des violeurs à l’assemblée.

Quelles autres thématiques abordes-tu sur cet album ?

Il y en a plusieurs et elles sont vraiment différentes. « Tryin’ To Be A Girl » parle de la transsexualité. C’est l’histoire d’un petit mec qui ; dès le début ; sait qu’il aimerait être une femme. Il a une petite copine de circonstance pour que cela passe bien dans la société mais il est malheureux, il n’est pas compris, les gens le regardent bizarrement et il finit par se suicider. « Cherry Gin » parlent des paradis artificiels et notamment de ce qui passent par le nez. « Échos » parle de l’épigénétisme. « P’Tite Faille Dans L’Espace Continuum Temps » parle du fait que nous allons clairement dans le mur. J’ai souvent chanté cela et je crois que je le rechanterai. « L’Art De La Joie » est une chanson de bien-être, c’est une chanson psychédélique et érotique. « Pretty Girls In A B.W.W » parle de l’exploitation des femmes dans le milieu de la musique. « Vagabond » illustre un peu l’idée de la Robinsonnade où l’on est seul dans la nature avec une boussole et un canif ; complètement à l’Ouest de Paris, de la branchitude et du lol.

Retrouvailles avec Romain Humeau à l’occasion de la sortie de son nouvel album baptisé « Echos » !

A quoi inviterait ton nouvel album ?

A écouter le prochain ; surtout ; car c’est une fenêtre de tire. Tout confondu, j’ai déjà fait une douzaine d’albums  et je fais partir sur pas mal de nouveaux disques pour lesquels j’ai des envies très différentes ou tout du moins plus marquées. Au-delà de cela, je pense que si les auditeurs creusent un peu, ils verront qu’il y a un sens dans l’allégorie, les allitérations, les jeux de mots, les références, l’étymologie, la mythologie et dans les éléments sur cet album.

La situation actuelle que nous traversons tous depuis des mois t’a-t-elle déjà inspiré de nouveaux textes ?

Non ou tout du moins, je n’ai pas été inspiré pour écrire là-dessus mais cela a induit le fait que j’écrive beaucoup de nouvelles chansons.

Comment envisages-tu de défendre au mieux ton nouvel opus en live ?

J’ai très peur de ne pas pouvoir le faire mais on se fixe des cadres…Je compte partir en tournée non pas maintenant mais je compte me produire seul en guitare-voix durant le premier trimestre 2021 et ensuite, partir en full band à quatre sur scène à partir du mois d’avril. J’espère que l’avancement des choses va nous permettre de faire cela…C’est peut-être à nous de revenir à ce que faisait Édith Piaf il y a 70 ans, c'est-à-dire jouer dans des cabarets au centre des villes. Jouer du Rock de nos jours, c’est jouer à côté des hôtels Formule 1 et des restaurants Courtepaille en périphérie des villes. Je comprends très bien pourquoi les gouvernements successifs ont fait cela, ça s’appelle être mis au ban, bannir, on met à l’extérieur du centre ce qui nous déplait, le Rock, le Rap, le Reggae, le Metal…et finalement, tout. On garde au centre les opticiens, les agences immobilières, les pompes funèbres…

(c) Marie D'Angleville

(c) Marie D'Angleville

Un album tout en anglais de Romain Humeau serait-ce envisageable ?

C’est quelque chose que j’adorerais mais malheureusement, je n’ai pas les qualités requises pour le faire. Je n’ai pas suffisamment confiance en moi dans l’écriture et dans l’accent. Peut-être qu’en travaillant bien, je peux arriver à faire quelque chose…Cela me permettrait plein de choses. Je veux être un Français qui chante en anglais avec son accent, je ne veux pas que les auditeurs se posent la question. Toutes les chansons que je chante en anglais sont celles qui sont impossibles à écrire en français car elles ne sonnent pas bien.

Toi qui sais manier les mots avec habilité n’as-tu jamais pensé à développer le propos en écrivant un livre ?

On m’a souvent posé la question et j’ai toujours répondu par non. Depuis quelques temps, je ne réponds pas par oui mais parfois, je me dis qu’il ne faut pas se poser trop de questions…J’ai des complexes car je ne me considère pas comme un lettré mais parfois mes chansons sont trop petites pour exprimer ce que j’ai à dire donc pourquoi pas…J’ai commencé à développer l’idée d’écrire un roman ou un essai qui serait très long ; non pas pour frimer mais pour me perdre dans mes incapacités et cela pourrait s’appeler « Camille Ou Le Ventre Du Monde ».

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