Retrouvailles avec Cassandre pour en apprendre plus sur leur nouveau single et sur leur prochain album !

Que s’est-il passé pour vous depuis notre première rencontre il y a trois ans déjà ?

Pier : Nous avons continué de promouvoir notre premier album et ses différents supports. Il y a eu des remixes et des clips. Cet album a eu une seconde vie, il a été réédité quand nous avons changé de maison de disques ; nous sommes passés de MyMajorCompany à Warrior Records. Sur la nouvelle version du disque, il y a un inédit qui s’intitule « Paris La Nuit ». Ça nous tenait également à cœur de faire un support physique et numérique des reprises que nous avions faites ces dernières années. Pour ce disque baptisé « Visions », nous avons collaboré avec David Belhassen pour les photos et le graphisme. Nous avons commencé l’écriture de notre nouvel album que nous sommes en train de réaliser.

Flo : Nous avons commencé à composer de nouveaux titres durant la réédition de l’album que nous voulions encore faire vivre et le fait de proposer un titre inédit permettait de faire patienter le public.

P : Nous trouvions que « Paris La Nuit » correspondait encore à l’univers du premier album et musicalement, ce titre s’inscrit moins bien dans l’album qui va arriver.

Justement, votre prochain album s’intitule « Nous » ; sera-t-il complètement autobiographique ?

P : En général, ce que nous écrivons est autobiographique mais entre ce que le public imagine de nos vies et ce qui l’en est vraiment, il peut y avoir un grand fossé. Nous sommes un duo mais quand nous écrivons des chansons, Flo et moi, nous le faisons sans forcément s’adresser à l’autre car chaque entité parle de son propre intérieur.

F : Il arrive parfois, après coup, quand on a écrit un texte que l’on écoute, que l’on se dise que les gens pensent qu’on se dit les choses entre nous mais en fait, Cassandre n’est qu’une voix. Dans nos chansons, « tu » et « je », ce ne sont pas Pier et Flo, nous sommes « je » et nous nous adressons à quelqu’un d’autre…

P : …qui correspond à une personne de nos vies respectives.

Comment s’est fait le choix de « Respire » comme premier single ?

P : Quand nous avons fait le choix du single, il y avait plusieurs titres en lice mais de manière très évidente avec notre équipe, nous avons opté pour « Respire » alors qu’un autre titre était déjà réalisé et « prêt à l’emploi ». Nous avons finalisé « Respire » afin qu’il sorte en premier car il nous tient à cœur et nous pensons que c’est un bon premier titre pour donner une nouvelle direction à ce que nous faisons musicalement et visuellement.

De quoi parle ce nouveau single ?

F : Il y a plusieurs grilles de lecture. Parfois, nous n’avons pas toujours la même écoute mais je pense que ce que vont entendre les gens - et ce que j’aime entendre aussi - est l’idée de sauter de sa branche, d’y aller à fond et de faire confiance à l’autre car il sera toujours là quoi qu’il arrive. C’est quelque chose que nous aimons bien définir chez nous. Cette chanson est une invitation pour que l’auditeur lâche prise et qu’il voie que rien de mal ne va se passer.

P : Il peut y avoir également une lecture plus proche du couple et de la liberté que l’on peut s’offrir dans un couple tant que l’on ne trahit pas l’autre. Tout dépend des codes de chaque couple car chacun est unique dans son fonctionnement. « Respire » est une invitation à faire confiance, à se faire confiance soi-même car c’est ainsi que l’on peut faire confiance à l’autre. En se faisant suffisamment confiance, on peut accepter que l’autre s’octroie une certaine liberté sans forcément quitter le bateau.

F : Nous aimons toujours autant les étendues d’eau et l’image de la mer est très présente. Il y a ces images marines et de bateau qui reviennent car c’est un peu comme un voyage, peut-être une fuite et c’est une quête aussi.

P : Je vois le couple comme une sorte de cocon au milieu de l’infini.

Vous nous aviez dit que la liberté était au centre de votre précédent album ; quelles seront les thématiques du prochain ?

P : La liberté fera encore vraiment partie de ce nouvel album. La thématique de l’enfance va surgir dans notre prochain disque plus que dans le premier. L’osmose physique et charnelle entre deux personnes est un thème qui rejoint, en revanche, notre premier album.

F : Ce ne sera pas forcément chronologique dans l’album mais il y a un voyage initiatique car on y retrouve toutes les étapes de la vie. Il y a un état de fusion que l’on peut avoir avec le monde qui se brise durant l’enfance puis une recherche d’équilibre alors que dans le premier album, la liberté, l’amour et la quête de soi étaient les forces principales. Dans « Nous », il y a la quête de l’autre.

P : Deux titres parlent de saisir l’instant présent et de faire les choses sans attendre.

F : Pour nous, c’est un peu une réponse à ce que peuvent être l’équilibre et le bien-être dans nos vies, même si c’est très métamorphique.

P : Cela vient aussi du fait que le temps passe, que l’on s’en rend compte et qu’il faut saisir l’instant.

Avez-vous travaillé différemment pour « Nous » ?

F : Nous avons l’immense chance d’avoir encore le même producteur musical qui réalise nos titres. Nous aimons donner « nos bébés » à quelqu’un qui va un peu les décortiquer et améliorer ce qui peut être de l’ordre de la rythmique afin d’améliorer nos titres.

P : Tiery F est quelqu’un qui nous comprend et il y a une certaine évidence entre nous. Nous avions travaillé main dans la main sur le premier album et nous avons fait ce second disque ensemble également. Cet album marquera une évolution.

F : Depuis le premier album, notre musique a évolué comme la musique en général car on se rend bien compte que la pop s’urbanise. Nous vivons avec notre temps et ce que nous écoutons fait que nous avons envie de faire autre chose aussi.

P : Nous ne serons donc pas dans la même ambiance que sur notre premier album.

Avez-vous le projet de donner une suite à « Visions » à l’avenir ?

P : Pour l’instant, ce n’est pas du tout prévu. « Visions » a été l’occasion de regrouper sur un même disque des reprises qui existaient depuis longtemps pour la plupart. Nous avions appelé ce disque « Visions » car il y avait les visions de Cassandre, à savoir comment nous voyons les chansons des autres mais il y avait également des remixes donc les visions des autres sur nos morceaux.

F : Même si ce n’est pas prévu, je pense que ce n’est pas impossible mais « Visions » était une décision de notre manager qui nous a fait aimer de nouveau des reprises que nous trouvions un peu poussiéreuses comme « Alejandro ».  Nous aimons faire des reprises mais nous sentons aussi que là, c’est vraiment à nous de revenir avec nos chansons. Je pense qu’il y a une attente de l’autre côté.

Comment nous présenteriez-vous les remixes de « Respire » qui seront bientôt disponibles ?

P : Nous adorons vraiment les remixes qui ont été faits sur « Respire » et nous n’avons pas de préférences. En tout, il y aura sept remixes dont des versions extended. Parmi eux, il y en aura la version radio et la version extended réalisées par Tiery-F qui a bien boosté le morceau pour les clubs. Kid Legacy a donné au titre un côté tropical que l’on adore.

F : People Theatre, lui, a remixé « Respire » d’une façon un peu plus dark et un peu plus 80’s. Mico C a donné une direction très club et très dansante au single. Suite au remix, nous avons rencontré Mico C et j’espère que nous recollaborerons ensemble car on sent qu’humainement ça se passe bien.

Le clip a-t-il déjà été tourné ?

P : Non, pas encore mais il devrait être tourné fin septembre ou début octobre. Nous avons le synopsis et le réalisateur, tout est prêt mais nous n’avons pas encore le planning.

J’ai vu que l’année dernière vous vous étiez produits au Château de Chambord ; êtes-vous habitués aux scènes atypiques ?

F : Je ne sais pas si nous pouvons êtres caméléons mais nous aimons autant les choses simples avec des gens qui passent de manière très bon enfant comme lors de la Fête de la Musique en mode « découverte » que chanter devant plus de 10 000 personnes. Nous l’avons fait à Strasbourg il y a quelques mois. C’est différent mais nous aimons cette énergie-là. Je pense que c’est moins dangereux de chanter devant une foule que devant 60 ou 100 personnes car on va entendre le public et voir les visages. Je ne pense pas forcément aux scènes atypiques mais aux publics que nous allons rencontrer.

Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?

F : J’aime beaucoup la force que dégage Pier. Je suis par nature quelqu’un de très doux et ce que j’aime dans notre duo, c’est sa force et parfois même cette dureté qui me plait car elle peut être mise en scène et exploitée.

P : Je pourrais répondre en miroir. Flo est quelqu’un de très curieux, il va tâtonner et chercher à faire les choses. En tant qu’autodidacte, cela lui permet d’aller très loin. Nous sommes différents, nous ne dégageons pas la même chose mais nous avons des caractères assez complémentaires.

F : Nous ne jouons pas de la musique de la même façon nous plus. Pour ma part, c’est la MAO, c’est un clavier, un ordi, des samples, des sonorités mais ce ne sont pas des accords comme Pier.

Quels sont vos prochains projets ?

P : Le single « Respire » sort le 30 août, les remixes seront disponibles le 14 septembre et l’album est prévu d’ici la fin de l’année.

F : Il y aura un coffret regroupant les remixes des différents singles et les personnes pourront le compléter au fur et à mesure. Nous sommes très friands de formats musicaux divers. Au-delà des vinyles, nous aimerions nous faire plus plaisir encore par rapport au premier album.

P : Le 12 novembre, nous serons en concert au Nouveau Casino.

F : Ce sera un concert de présentation de l’album.