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Rencontre avec Lucas Andrieu qui est actuellement à l’affiche de « Hypo » au Théâtre de la Contrescarpe !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Marie Claire Perez

Photo Marie Claire Perez

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

J’ai 21 ans et je fais du théâtre depuis que j’ai 6 ans. J’ai toujours été passionné par le théâtre et le cinéma et après avoir obtenu un Bac L option cinéma à 18 ans, j’ai eu envie de monter « Hypo » car j’avais lu le roman. J’en ai parlé à Xavier-Adrien Laurent mon metteur en scène, nous l’avons monté et nous avons joué les premières à Toulon. Ensuite, je suis venu faire une école d’art dramatique à Paris durant deux ans au Lucernaire. En parallèle à mes études, « Hypo » s’est joué sur Toulon notamment au Palais des Congrès et quand j’ai terminé l’école, j’ai eu envie de le jouer à Paris. J’ai rencontré Maud Mazur la directrice du Théâtre de la Contrescarpe avec qui ça a accroché immédiatement, elle a été intéressée par le spectacle et j’ai été programmé dès ce printemps et comme ça a bien plu, « Hypo » est prolongé jusqu’en septembre.

Quel est le pitch de « Hypo » ?

« Hypo » est un solo théâtral d’1h20 qui raconte l’histoire d’un hypocondriaque qui est en marge de la société et de son temps. Hypo est décalé des « gens normaux » et des jeunes de son époque qu’il ne comprend pas. Durant 1h20, on vit avec lui son retour sur son enfance, on découvre comment il a vécu ça par rapport à ses parents qui ne le comprenaient pas mais aussi par rapport à sa Tatie Purée qui est la seule à le comprendre ; c’est un personnage fort pour lui. On voit Hypo grandir et évoluer. Les accessoires sont très importants afin de le suivre jusqu’à l’adolescence, la majorité et l’âge adulte. Le décor évolue en même temps que le jeu ; c’est une pièce très complète et je dirais que « Hypo » est un terrain de jeu énorme pour un acteur. C’est génial à jouer et moi, je m’éclate tous les soirs.

Photo Marie Claire Perez

Photo Marie Claire Perez

Qui est Hypo ?

Comme son prénom l’indique, il est hypocondriaque mais il est également maniaque, précoce intellectuellement et énormément névrosé. Hypo est un Misanthrope moderne et il a d’ailleurs été décrit ainsi lors des premières. Il est coupé des gens et il est très franc. Hypo est en marge de la société, il est dans sa réalité à lui mais cela ne veut pas dire qu’elle est bonne. J’en suis venu à me demander si cette hypocondrie n’était pas une sorte de carapace afin de pouvoir se cacher car il a peur surtout des gens.

Quelles seraient les qualités principales de ton personnage ?

Son intelligence, sa franchise, sa gentillesse, sa curiosité et il fait qu’il soit passionné.

As-tu des points communs avec lui ?

Oui, la passion ; justement ; et les névroses. Je me suis calmé avec le temps mais adolescent, j’avais beaucoup de névroses dont l’hypocondrie. Je pense qu'aujourd'hui nous le sommes tous mais à des degrés différents. J’ai été très peu malade et je n’avais pas peur des maladies bénignes; en revanche, j’avais très peur du Sida au début du collège à cause des moustiques. Je me suis reconnu dans ce personnage car il se met volontairement en marge et j’étais peut-être un peu comme ça au collège. J’étais différent et tout le monde ne le comprenait pas. J’ai eu du mal à m’intégrer, (ce qui a changé à mon entrée au lycée)  j’ai subi un peu de harcèlement scolaire mais je n’ai absolument pas ressenti ce côté en marge dans ma famille car j’ai toujours eu une famille très ouverte et très à l’écoute.

Photo Marie Claire Perez

Photo Marie Claire Perez

Qu’est-ce qui t’a séduit dans cette œuvre ?

J’ai découvert « Hypo » à la base avec le roman de Christian Astolfi et ensuite, nous l’avons adapté avec mon metteur en scène. J’ai été séduit par l’écriture, c’était très bien écrit mais aussi par le fait que c’était une histoire qui était jolie et douce. C’était tout à fait ce que je voulais partager car nous étions en plein dans la période des attentats du 13 novembre. Nous avons monté ce spectacle durant cette période qui était très dure et j’avais envie de proposer quelque chose de léger. Je me souviens que lors des premières, on me disait que cela faisait du bien de voir une belle histoire ; je pense que cette période était chargée émotionnellement pour tout le monde.

As-tu été libre d’interpréter le personnage d’Hypo comme tu l’imaginais ?

Xavier a adapté « Hypo » avec Laura Léoni et ils m’ont toujours consulté. Nous avons fait beaucoup de lectures à Paris entre novembre et mars/avril pour vraiment travailler le texte et pour qu’il colle à ma peau. Nous avons tous mis un peu de nous dans « Hypo » et quand nous avons commencé à travailler au plateau, j’avais déjà une familiarité avec le texte et avec le personnage. C’est né assez facilement, j’ai été très libre et c’est génial car j’ai vraiment pu apporter à Hypo ce que je voulais. Xavier m’a laissé beaucoup de liberté et c’est très bien car l’apport d’un acteur dans un personnage est très important.

Quel a été le retour de Christian Astolfi l’auteur original du roman ayant inspiré cette adaptation théâtrale ?

Le roman « Hypo » n’a pas été édité et Christian Astolfi publie des romans très noirs chez Flammarion. Christian Astolfi est venu voir le spectacle plusieurs fois et il a beaucoup aimé. Il a trouvé que notre adaptation était fidèle et que même si nous avons rajouté plein de choses, nous n’avons jamais dénaturé l’œuvre originale. Christian avait écrit un très beau mot sur le spectacle et nous en avions été très touchés tous les trois.

Photo Alain Lafon

Photo Alain Lafon

Que mettrais-tu en avant dans la mise en scène de Xavier-Adrien Laurent ?

L’inventivité ! Sa mise en scène est surprenante et créative. Il y a un côté « boîte de Pandore », il a quelque chose de très ludique et les images et le décor évoluent en même temps que le personnage. Tout est chorégraphié avec Hypo et tout joue, ce n’est pas un acteur seul sur scène.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un hypocondriaque désireux d’aller de l’avant en faisant fi de ses craintes ?

C’est une très bonne question. Ne pas trop écouter son cerveau ! Des psychoses et des névroses, j’en ai eu et j’en ai encore et je dirais donc qu’il ne faut pas trop s’écouter. Le cerveau peut créer des névroses dont on n’arrive pas à se relever. Avec le recul, on en rigole.

As-tu déjà d’autres projets théâtraux pour les prochains mois ?

Je suis en train d’écrire une pièce qui ne sera donc pas un solo et j’ai envie aussi de mettre en scène. Nous aimerions faire Avignon en 2019 avec « Hypo » et continuer à jouer le spectacle à Paris et en province. Il y a un très bon accueil envers ce spectacle et il y a de plus en plus de gens chaque soir ; nous aimerions donc faire vivre « Hypo » le plus longtemps possible. Je suis très content de cette reprise.

Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir te découvrir dans « Hypo » au Théâtre de la Contrescarpe jusqu’au 30 septembre ?

Jouer « Hypo » à 21 ans, c’est une chance. Je suis content que les spectateurs passent un agréable moment avec Hypo, car c’est aussi pour cela que l’on monte un spectacle. Mais je passe moi-même un très bon moment de partage chaque semaine, avec un nouveau public, de plus en plus nombreux.

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