Rencontre avec la comédienne Clémence Schreiber afin d’en apprendre plus sur la comédie « A Poil Et Sans Ecaille » !

 Peux-tu nous en dire plus sur toi ?

 Pour le moment, je fais essentiellement du théâtre. J’ai rencontré et commencé à travailler avec une compagnie avec qui je continue de me produire depuis une quinzaine d’année depuis ma sortie de l’école. Sur « A Poil Et Sans Écaille », je suis également auteure en plus d’être comédienne, cela a été une première et comme ça a été très sympa, je pense que l’expérience sera renouvelée. J’aimerais beaucoup faire d’avantage d’images pour la télé et le cinéma mais pour le moment, ça ne s’est pas trop présenté à moi car je n’ai pas d’agent, je n’ai donc pas passé beaucoup de castings mais je ne désespère pas.

 La comédie est-elle ton genre de prédilection au théâtre ?

 Non, je ne dirais pas ça même si j’ai joué dans beaucoup de pièces de café-théâtre comme « Arrête De Pleurer Pénélope » et « Homme Femme Mode D’Emploi : Le Couple », ces pièces demandaient beaucoup d’efficacité et pour « Homme Femme Mode D’Emploi : Le Couple », je jouais tous les soirs et il y avait une grosse part d’improvisation. Je pense que ces expériences ont été très formatrices pour moi ; j’ai un peu fait mes armes comme ça et cela m’a donné confiance en moi car j’ai pu me rendre compte que je pouvais faire rire une salle pleine avec mon énergie. J’ai compris avec ces pièces combien le rythme est important et ces choses-là ne s’apprennent pas à l’école. A côté de cela, j’ai intégré la Compagnie du Théâtre de la Mezzanine quand j’ai quitté l’école et elle faisait surtout du théâtre sans parole. Lors des représentations, nous avons une grosse scénographie, nous jouons beaucoup avec les éléments comme la boue et l’eau, la femme du metteur en scène est compositrice et elle crée un univers musical et sonore pour chaque spectacle. Les œuvres présentées ne sont pas du mime, c’est quelque chose d’organique et c’est spécifique vraiment à cette compagnie et cela nous a permis de jouer à l’étranger comme nous présentions des spectacles sans parole. Notre dernière création s’intitule « Don Quichotte » ; cette fois-ci, elle contient du texte et comme Nicolas Koretzky mon partenaire dans « A Poil Et Sans Écaille » a intégré la compagnie, nous jouons donc aussi ensemble dans ce spectacle que nous présenterons l’année prochaine en banlieue parisienne.

 Quel est le pitch d’« A Poil Et Sans Ecaille » ?

« A Poil Et Sans Écaille » raconte la rencontre entre une catcheuse semi-pro ; mais pro du sexe ; et un écrivain en devenir qui est père de famille, qui a besoin de calme pour écrire et qui va s’installer momentanément à la campagne afin de trouver l’inspiration. Il se trouve que Jonathan et Virginie vont être voisins. Les deux appartements mitoyens forment le décor de la pièce et forcément, ces deux personnes qui sont radicalement opposées vont se rencontrer et ils vont s’aimer assez rapidement. Il y a plein de facteurs qui font que c’est compliqué ; lui est marié et elle veut partir faire du catch à Las Vegas...Vont-ils réussir à s’aimer ?

Peux-tu nous présenter ton personnage ?

Mon personnage s’appelle Virginie alias Kimberley la louve d’Alsace. Elle fait du catch car elle adore ça, c’est sa passion, mais elle n’en vit pas car ce n’est pas assez rémunérateur. Pour vivre, elle fait des exhibitions sur Internet ; c’est son métier alimentaire. Elle vit ça tout à fait bien car elle préfère se connecter pendant deux heures et exciter les mecs plutôt que d’aller bosser dans un bureau quelconque et finalement, se faire reluquer le cul de la même manière mais de façon cachée et pas assumée, en gagnant beaucoup moins d’argent et en y passant plus de temps. Là, au moins, elle a du temps pour faire du catch. Pour elle, c’est plutôt positif car elle donne du plaisir aux gens et ce ne sont que des exhibitions sur le Net, ce n’est pas bien méchant. Virginie est quelqu’un de très cash, de très nature, elle dit les choses sans filtre ; on peut croire qu’elle est un peu rustre mais elle a un petit cœur sensible. J’aime beaucoup ce personnage que je trouve attachant car on peut se dire que Virginie est une plouc et tout d’un coup, se rendre compte que c’est une belle personne. Souvent dans la vie, on peut avoir des jugements expéditifs sur les gens parce qu’on ne voit que les apparences et que l’on est conditionné par des codes alors que les gens les plus intéressants sont peut-être justement ceux qui sont hors des codes.

 Qu’auriez-vous en commun ?

Je pense que nous avons beaucoup de choses en commun mais nous les avons plus poussées chez Virginie. Pour ma part, je fais du MMA (Arts Martiaux Mixtes), il y a un côté physique et combat qui se rapproche du catch qui lui est un spectacle. Je n’ai pas de site Internet et je ne fais pas d’exhibitions mais je ne suis pas une nonne non plus (rires). Finalement, tout comme Kimberley la louve d’Alsace, je suis une provinciale aussi puisque je suis Alsacienne. Avec la vie, j’ai appris à essayer de faire attention mais parfois, je mets les pieds dans le plat car j’ai un côté un peu cash aussi.

T’es-tu documentée sur le catch pour le rôle ?

Vite fait. Nous avons regardé les pseudos des filles, le vocabulaire et quelques vidéos. Nous n’avons pas pris des éléments directement mais à force de regarder tout cela, ça a dû nourrir notre imaginaire. Il se trouve qu’après avoir fini d'écrire cette pièce, Ronda Rousey qui est une ancienne championne de judo et la première femme à combattre à l’UFC qui est la plus grande organisation mondiale de MMA a arrêté pour faire du catch et elle bosse maintenant à la WWE. Je la suis sur Instagram et elle a énormément de succès. La bascule s’est faite dans la vraie vie, c’est assez drôle !

Comment est née cette aventure partagée avec Nicolas Koretzky ?

En fait, nous étions ensemble depuis un an et nous savions que nous voulions écrire quelque chose ensemble. Nous devions y penser chacun de notre côté, sans le mettre sur le papier, et tout d’un coup, on s’est dit on se l’écrit cette pièce ; c’était au mois d’août 2016, nous nous sommes enfermés chez moi pendant deux semaines et « A Poil Et Sans Écaille » est née. Nous avons défini nos personnages et ce sont eux qui nous ont raconté l’histoire.

Que mettrais-tu en avant chez ton partenaire ?

Avec Nicolas, on rigole beaucoup. Il a un côté beau mec un peu discret qui ne parle pas très fort mais en fait, c’est un clown. Il est très bienveillant et cela fait du bien. Contrairement à pas mal d’hommes qui sont comédiens ou même de femmes comédiennes, je pense que Nicolas a su bien soigner son égo et qu’il n’a pas de problèmes avec ça et puis, je l’aime tout simplement !

Aurais-tu pu être séduite par Jonathan son personnage ?

Oui, sans doute mais il y a une dizaine d’années car j’en ai soupé des hommes mariés. C’est derrière moi et je pense que c’est rare que l’homme quitte sa femme pour sa maitresse, c’est plutôt l’exception qui confirme la règle. Quand on est attiré par quelqu’un qui est déjà pris, c’est que l’on cherche quelque chose de particulier dans sa vie et que l’on a des choses à comprendre.

Aimerais-tu retrouver Kimberley la louve d’Alsace dans une suite ?

Pas particulièrement même si on nous dit souvent que l’on aimerait bien savoir ce qui se passe après. Quand je rêve à une autre pièce que l’on écrirait ensemble, j’ai envie de faire quelque chose de totalement différent et pourquoi pas retrouver Jonathan et Virginie quand ils seront vieux. Pour l’instant, laissons-les vivre leur histoire d’amour.

Quel est l’avenir de cette comédie ?

Nous espérons un avenir radieux pour cette comédie et un succès à Paris et en province. Comme nous ne sommes que tous les deux sur cette pièce, nous avançons comme nous le souhaitons avec l’envie de la développer. Nous avons envie qu’« A Poil Et Sans Écaille » soit le début d’un processus qui nous permettrait de faire d’autres pièces afin d’être indépendants tous les deux et créer notre travail. Nous jouerons à Alès pour la St Valentin et à Perpignan fin février-début mars 2019. Nous cherchons à jouer dans des cafés-théâtres et autres salles en France et à l'étranger. Nous avons déjà quelques pistes pour Avignon en 2019.