Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rencontre avec Samuele au Phono Museum à l’occasion de la sortie en France de son premier album !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Steph Musicnation

Photo Steph Musicnation

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Samuele, je suis née à Montréal, je suis auteur, compositeur et interprète. Je suis Queer et je repends l’amour.

Le titre « Egalité De Papier » qui ouvre ton album en donne-t-il le ton ?

Oui et non; je pense être une personne engagée, je suis une féministe radicale mais cela ne veut pas dire que tous les aspects de ma vie sont politisés. Sur mon album, il y a des chansons qui parlent d’amour mais aussi de dépression et donc, elles n’ont pas toutes à voir avec la politique. Il y a certainement un fond engagé dans cet album car cela fait partie de moi.

Photo Steph Musicnation

Photo Steph Musicnation

Y-a-t-il eu un événement en particulier qui t’a fait écrire ce texte et dirais-tu que c’est une bonne façon pour que l’auditeur sache qui tu es ?

Je n’ai pas fait ce texte dans le but de me présenter. Il ouvre l’album car j’avais le choix de le mettre soit au début soit à la fin, je n’avais pas envie de casser le mood et je trouvais que ce texte était trop important pour le mettre à la fin du disque. Je pense que ce texte a longtemps muri en moi mais je crois que ce qui a déclenché l’écriture a été une discussion avec un groupe d’amies. Nous en avions marre d’entendre qu’au Québec, nous étions bien, que le Québec était féministe et que nous n’avions pas de raisons de nous plaindre. La première phrase qui m’est venue est « si tu n’es pas bonne à baiser, tu es bonne à rien », cette phrase a donné le ton pour le reste du texte. Si l’égalité existe sur le papier ; dans les faits, nous en sommes encore très loin.

Peux-tu expliciter pour nous le titre de ton album ?

Le titre de l’album vient d’une toile et cette œuvre d’art est devenue la pochette de l’album. Le titre n’est pas arrivé avant la pochette. Le visuel est venu et le titre venait avec. En plus, je trouvais que cela allait faire des T-shirts vraiment cool. A chaque fois que j’allais chez mon amie Isa Pardi qui a fait cette œuvre et qui est une artiste visuelle, je voyais cette toile et elle me donnait envie de sourire. J’ai toujours ressenti un sentiment positif et de la force en regardant cette toile et comme c’est ce que je voulais véhiculer avec ma musique, cela faisait sens.

Photo Steph Musicnation

Photo Steph Musicnation

Est-ce que personnel et engagé serait une bonne définition pour ton album ?

Oui, tout à fait, c’est un disque qui est très proche de moi, de mon vécu et de mon ressenti qui sont à la fois politique et non-politique, c’est un mélange des eux. Entre « Toune D’Hiver » où je demande à mon amante si je peux rentrer car il fait froid dehors et où il n’y a rien de politique et « Égalité De Papier » qui est un manifeste politique, il y a un spectre qui se promène entre ces deux choses-là.

Quels sont les autres thèmes de ton album ?

Il parle beaucoup de dépression et de suicide car c’est ce le vécu que j’ai eu ces dernières années. J’ai vécu le suicide d’amis très proches et je vis moi-même avec la dépression depuis toujours même si j’arrive à la gérer de mieux en mieux. Sur cet album, on retrouve également le féminisme et l’amour car il y a toujours un fond d’amour dans tout ce que je fais. Je pense que c’est ce qui me sauve à la fin de la journée.

On a presque l’impression que tu racontes des histoires ; tu as un style très littéraire ; aimerais-tu développer ce disque en nouvelles, en livre ou en pièce de théâtre ?

J’ai le désir d’écrire des nouvelles, des livres ou des pièces mais pas nécessairement à partir de cet album. Je vais te dire que l’écriture est définitivement mon médium de base. J’écris toujours, j’écris autre chose que des chansons et j’en écris aussi pour les autres. J’ai déjà écrit des nouvelles et ça donc déjà partie de mon art. L’un de mes rêves serait d’écrire une comédie musicale.

Photo Steph Musicnation

Photo Steph Musicnation

Ton album est déjà disponible depuis quelques temps au Canada ; quel a été l’accueil réservé à « Les Filles Sages Vont Au Paradis-Les Autres Vont Où Elles Veulent » ?

Cet album a été très très bien accueilli et c’était même au-delà de mes attentes. Alexandre, Julie Jean-Sébastien et moi avons fait ce disque en une semaine dans un chalet avec aucune autre intention que celle d’avoir du plaisir. Nous n’avions pas encore de label, d’équipe, nous n’avions aucune prétention. Nous avions simplement une subvention et nous nous sommes dits que nous allions faire quelque chose dont nous serions fiers et que nous allions aimer. Le public a bien accueilli ce disque et il nous suit maintenant tout comme les radios. Nous avons reçu beaucoup d’amour sur tous les fronts et nous avons même été nominés à l’équivalent des victoires de la musique chez nous. Je dois dire que ça a été une très belle surprise car ce disque a été fait par amour pour l’art et pour le plaisir de jouer ensemble.

Dans les communiqués de presse, on met en avant tes capacités en live ; comment vis-tu la scène ?

C’est vraiment là où ça se passe car pour moi, le studio est un mal nécessaire. Pour tout te dire, la seule raison qui fait que je survive au studio, c’est parce que je suis entourée de gens de confiance que j’aime beaucoup mais je n’aime pas le côté statique de cette performance-là qui va être immortalisée. Je ne suis jamais satisfaite et je hais le studio. En revanche, en live, il y a vraiment quelque chose qui se passe. Il y a une espèce de vulnérabilité du moment, il faut que j’habite l’espace et que j’invite les gens dans mon monde. C’est quelque chose qui m’anime énormément. Ce n’est jamais pareil et ce n’est jamais parfait, c’est ça qui est fort et vrai. Je me sens vraiment vivante sur scène. Il y a une vraie rencontre. Je parle beaucoup avec les gens et je leur offre beaucoup d’espace pour qu’ils participent. Autant je n’aime pas les foules et j’aime me retrouver toute seule à la maison, autant j’aime me donner en spectacle sur scène, il y a quelque chose qui s’enclenche et je rayonne.

Photo Steph Musicnation

Photo Steph Musicnation

Comment vois-tu cette sortie d’album en France ? Est-ce comme une suite logique ou un nouvel challenge ?

Ça fait partie des choses auxquelles je n’avais pas pensé mais cela semble être une suite logique. Je n’avais pas d’ambitions avec cet album sinon celle d’avoir du fun mais mon équipe a pensé que cet album pouvait intéresser la France. On m’a demandé si j’étais prête pour cela car j’ai un enfant et une sortie en France signifiait que j’allais être beaucoup absente. Pour moi, cela fait juste plus de monde à rencontrer. C’est un nouveau défi, c’est une autre culture, cette idée a été très excitante. C’est plus grand que ce que je n’aurais jamais pensé.

Quels sont tes prochains projets ?

Le second album ne sera pas pour tout de suite car je pense que j’aurais besoin d’arrêter pendant un temps car je n’ai pas envie de refaire le même album mais nous allons enregistrer prochainement un EP constitué de quatre morceaux que nous jouons déjà en live. Cet EP permettra de prolonger la vie de cet album. Nous sommes actuellement en France pour une tournée durant tout le mois de mars, nous passerons également en Belgique et au Luxembourg. En rentrant au Québec, nous serons sur la route tous les weekends d’avril et de mai. J’ai ce beau problème de ne pas avoir de difficultés à travailler mais je trouve ça fantastique.

Commenter cet article