Quels sont les 10 albums en Anglais que nous retenons de l’année 2017 ?

Retours au top, résurrections, consécrations, l’année 2017 a été très riche en pépites interprétées en Anglais et ceci dans des styles très différents.

Pop, Rock, Electro, dix artistes ont sorti l’artillerie lourde afin de proposer un cru 2017 digne de ce nom.

Certains albums ont plus marché que d’autres, certains ont encore de quoi séduire le public et certains ont déjà été défendus admirablement sur scène en France.

Dans la série retours fracassants, nous vous citerons Marilyn Manson, Jamiroquai, Charlotte Gainsbourg et Kesha.

Le successeur de « The Pale Emperor », le bien nommé « Heaven Upside Down », a été annoncé par les titres « We Know Where You Fucking Live » et « Kill4Me » et le dixième album de Marilyn Manson produit par l’artiste et Tyler Bates s’inscrit dans la continuité de ce que le rockeur propose depuis 23 ans. Ces dernières années, le succès de Marilyn Manson est moindre en termes de ventes mais il peut compter sur ses fidèles fans pour remplir les salles de concert dans lesquelles il se produit à travers le monde. Marilyn Manson est revenu avec un album chargé politiquement au niveau des paroles et un son brut qui a déjà fait ses preuves. « Heaven Upside Down » est une sorte de croisement entre « Antichrist Superstar » et « Mechanical Animals ».

Le groupe Jamiroquai fait partie de ceux qui ne déçoivent jamais et ceci depuis près de 25 ans déjà. Durant une dizaine d’années, Jamiroquai a squatté les premières places des charts et a aligné les tubes puis le groupe s’est fait plus rare depuis 2005.2017 a signé le grand retour de la bande à Jay Kay avec un album digne de ce nom. « Automaton » qui est arrivé 6 ans et demi après « Rock Dust Light Star » a prouvé que le temps passe mais que le talent demeure intact. Jamiroquai a gardé son essence sur « Automaton » mais le groupe a su évoluer vers des sonorités plus modernes. Précédé par les singles « Automaton » et « Cloud 9 », ce huitième album est tout simplement génial, n’ayons pas peur des mots.

Si ces dernières années, Charlotte Gainsbourg a enchaîné les projets cinématographiques en France et à l’étranger, cela faisait six ans que l’on attendait de la revoir dans les bacs des disquaires. « Rest » le successeur de « Stage Whisper » a été enregistré à New York et a précédé par les titres « Rest », « Deadly Valentine » et « Ring-A-Ring O’Roses ». Véritable petit chef d’œuvre auquel ont participé notamment Guy-Manuel de Homem-Christo et Paul McCartney est composé de onze titres chantés en majoritairement en Anglais mais aussi en Français. « Rest » est un disque absolument brillant qui nous fait dire que c’est tout simplement le meilleur album de Charlotte Gainsbourg qui a commencé sa carrière discographique en 1986 (si on occulte « Lemon Incest » sorti en 1984). Les titres s’enchainent à la perfection et rien n’est à mettre de côté, Charlotte Gainsbourg offre du cinq étoiles à ses fans et on adhère intégralement à « Rest ». La chanteuse est aussi douée que l’actrice et vice et versa et Charlotte est bien la digne fille de son père comme en atteste ce nouvel album !

Près de cinq ans après la parution de « Warrior », Kesha est revenue sur le devant de la scène avec « Rainbow » son troisième album et nous pourrions parler de véritable renaissance pour l’artiste Américaine.Tel un phénix, Kesha renait de ses cendres pour offrir au public un disque sincère et digne de ce nom produit par Ryan Lewis, Brody Brown, Andrew Pearson, Ricky Reed et Stuart Crichton. Kesha s’éloigne de la Pop de ses débuts et explore différents courants musicaux plus Rock et même Country et elle est accompagnée dans cette aventure par Eagles Of Death Metal, The Dap-Kings Horns et Dolly Parton. On a l’impression que l’artiste a repris du poil de la bête, qu’elle a des choses à dire et qu’elle est définitivement plus mature. Kesha prouve qu’elle n’a toujours pas sa langue dans sa poche comme sur le titre « Woman » qui a été inspiré par la célèbre phrase très classe et misogyne de Donald Trump « grab them by the pussy ». A 30 ans, Kesha remonte la pente avec un disque sincère, chargé de sens et très émouvant parfois qui a été précédé des titres « Praying », « Woman », « Learn To Let Go » qui ont été tous les trois mis en images.

Dans la série gros coups de cœur qui donnent des frissons, nous vous citerons Lana Del Rey, Oscar And The Wolf et Baxter Dury.

En l’espace de quelques années seulement, Lana Del Rey est devenue incontournable et elle a su confirmer les espoirs placés en elle depuis le carton planétaire de « Video Games » et de l’album « Born To Die ». Si Lana n’a pas encore réussi à égaler le succès de son premier album signé chez une major, l’artiste ne lâche rien. « Lust For Life » qui succède à « Honeymoon » paru pourtant il y a un peu moins de deux ans a été précédé par le titre « Love » et par celui qui donne son nom à l’opus. « Lust For Life » témoigne du penchant de Lana Del Rey pour les musiques urbaines et on y retrouve d’ailleurs deux duos avec A$ap Rocky. « Lust For Life » est un album où l’artiste apparait épanouie et où elle s’ouvre aux autres, le fidèle The Weeknd est présent mais il y a également Playboi Carti, Stevie Nicks et Sean Ono Lennon aux côtés de la diva New Yorkaise. Lana Del Rey voit les choses en grand et elle offre 16 nouveaux titres à ses fans pour plus d’1h10 de musique, c’est assez rare à notre époque. L’univers de la chanteuse est très identifiable et pourtant elle évolue encore et toujours sans se perdre. Lana Del Rey fait partie de ces artistes qui savent tenir l’auditeur en haleine du début jusqu’à la fin d’un disque et « Lust For Life » est encore un gage de grande qualité.

Dès les premières notes de « So Real » qui ouvre « Infinity » le second album studio d’Oscar And The Wolf, on plonge sans retenue dans l’univers Electro-pop de l’artiste Belge et on le suit avec un plaisir non dissimulé sur le chemin qu’il nous fait prendre. Les textes d’« Infinity » sont sombres et souvent sexuels tout comme les musiques qui les habillent. « Infinity » a des allures de best of tant la qualité des titres est irréprochable. Oscar And The Wolf fait du Oscar And The Wolf ; en écoutant les nouveaux titres de Max Colombie, on ne pense à personne d’autre. Cet artiste est brillant et il a de quoi durer dans le métier et le Belge pourrait très bien partir à l’assaut des charts Américains. Oscar And The Wolf a trouvé le juste milieu entre titres dansants et titres plus downtempo mais tout aussi percutants. Si nous devions résumer ce nouvel album en un mot, nous vous dirions addiction !

Cinquième album de l’artiste Anglais en 15 ans de carrière discographique, « Prince Of Tears » est une sacrée réussite. Il y a un véritable univers dans ce disque, quelque chose d’incroyablement envoutant dans ces dix nouveaux morceaux mais « Prince Of Tears » est avant tout un disque introspectif, intense et résultant d’une rupture, d’un abandon. Baxter Dury a choisi de mettre ces maux en musique et livre au public une œuvre forte dans laquelle il est rejoint par Madelaine Hart, Rose Elinor Dougall et Jason Williamson. « Prince Of Tears » qui a été co-produit avec Ash Workman fait partie de ces albums où l’on retient tout et qu’une fois l’écoute terminée, la seule envie que l’on ait est de l’écouter de nouveau.

Et enfin parmi les très bonnes surprises de l’année, nous vous citerons les Français d’Elephanz, Taylor Swift et Björk.

Après le bel accueil réservé à « Time For A Change » leur premier album qui a fait connaitre Elephanz au grand public, les Nantais ont pris le temps pour revenir avec un second disque éponyme vraiment réussi. Qu’elle soit interprétée en Anglais ou en Français, la Pop synthétique de Jonathan et Maxime Verleysen séduit indéniablement. Elephanz, c’est une histoire de famille et de binôme, une alchimie qui transparait dans les douze nouveaux titres du cru 2017. Annoncé par « Blowing Like A Storm », « Elephanz » alterne morceaux downtempo sublimes et titres plus dansants et les deux facettes plaisent tout autant. L’évolution entre les deux albums est notable et nous vous dirions qu’Elephanz s’est encore bonifié ! Elephanz ne tourne pas en rond en allant de l’avant et file à une vitesse folle vers le sommet des charts et atteint le public en plein cœur.

Trois ans après l’immense carton planétaire de « 1989 » son cinquième album studio mais le premier dans un style vraiment Pop, Taylor Swift poursuit sa mue artistique avec « Reputation » qui a été précédé par les tubes « Look What You Made Me Do » et « …Ready For It ? ». Ce sixième album qu’elle a produit en compagnie de Jack Antonoff, Max Martin, Shellback, Ali Payami, Oscar Görres et Oscar Holter est une fois de plus une usine à hits. Taylor Swift est une artiste aux possibilités multiples aussi bien musicales que visuelles et ce nouvel opus le confirme vraiment. Sur « Reputation », Taylor apparait comme une guerrière et les charts vont trembler de nouveau car Miss Swift est là pour prendre le pouvoir. On a l’impression que tout ce que fait Taylor Swift se transforme en carton et si la jeune artiste est la plus grosse vendeuse de disques ces dernières années (plus de 40 millions d’albums), c’est amplement compréhensible puisqu’elle a atteint un niveau musical bien plus élevé que ses concurrentes. Taylor Swift est une machine de guerre et ce « Reputation » qui sonne comme un best of regroupant 15 titres qui pourraient tous être exploités pour promouvoir l’album est une arme massive de séduction.

Depuis « Debut » sorti en 1993, chaque album de Björk est un événement et chaque disque est une nouvelle découverte puisque le public ne sait jamais à quoi d’attendre de la part de la fée Islandaise. Björk peut faire du « commercial » comme à ses débuts mais aussi partir dans des explorations musicales totalement inattendues comme sur « Biophilia » par exemple. Un peu moins de deux ans après la parution de « Vulnicura », Björk semble avoir opéré une sorte de retour aux sources pour « Utopia ». L’artiste est plus optimiste et plus légère sur son nouvel opus qui marque une opposition avec son précédent album axé sur la rupture. Annoncé par « The Gate » et « Blissing Me », « Utopia » est le fruit d’une nouvelle collaboration entre la chanteuse Islandaise et Arca. Le temps passe mais cela n’altère en rien la créativité de l’artiste qui reste toujours au sommet de son art. Le cru 2017 fait déjà partie de nos quatre albums favoris de l’artiste aux cotés de « Debut », « Post » et « Homogenic ».