Rencontre avec Mr Yéyé afin d’en apprendre plus sur son nouvel album !

Comment tout a commencé pour toi dans la musique ?

Par curiosité, à la base. J’aime bien créer des choses au sens large du terme. Quand j’étais au collège, je faisais beaucoup de vidéo, je dessinais un peu et j’écrivais des petites nouvelles. Je viens d’une famille de musiciens mais je ne voulais pas faire de musique, jusqu’au lycée, car tu sais il y a toujours un connard avec une guitare acoustique dans la cour qui a la classe, et moi aussi je voulais avoir la classe, donc je me suis mis à la guitare et au chant à ce moment-là, et avec le temps, c’est devenu ma passion principale.

Comment vois-tu « Hybride » par rapport à « Cabaret Noir » ton premier disque ?

Je vois ce second album comme une continuité du premier car il n’y a de changements majeurs entre les deux. Sur « Hybride », c’est toujours du Rock au sens large, cela va du Pop Rock à des choses beaucoup plus Metal. Dans cet album, on retrouve des influences un peu étranges, il y a un morceau très Reggae et un autre qui est un peu Tango-Rock. J’aime bien mélanger les styles. J’ai essayé de faire un meilleur album que le précédent, mais je le vois comme une continuité plus mature et plus efficace. Je pense que c’est une suite logique et je te dirais que si on a aimé le premier album, on aimera le deuxième, ce qui n’est pas évident dans l’autre sens ah ah

Tu retrouves InThePanda sur « Murmures » ; quelle est ton histoire avec cet artiste ?

C’est un pote Youtubeur que j’ai découvert à l’époque grâce à une reprise qu’il avait fait de Saez. Je l’avais contacté en lui disant que j’aimais bien sa voix et que ça serait sympa de faire un morceau ensemble. Je suis allé à Lyon et nous avons enregistré un premier morceau qui s’intitule « L’Ange Déchu » pour mon premier album. Depuis, nous sommes devenus très proches et quand j’ai commencé à bosser pour le second album, j’ai de nouveau pensé à lui afin d’exploiter beaucoup sa voix. Sur le premier couplet, il y a beaucoup de douceur et il y a beaucoup plus de violence à la fin du morceau. « Murmures » est un texte très personnel que j’ai écrit il y a longtemps et je trouvais qu’il collait bien avec ce qu’il avait à apporter au niveau de l’interprétation.

La liberté est de mise sur « Hybride », est-ce pour toi ce qui fait l’essence d’un artiste ?

Je n’aurais pas la prétention de dire ce que doit faire un artiste, mais personnellement la liberté est l’un de mes maitres mots car je déteste les compromis. La liberté est quelque chose d’essentiel dans ma vie, et donc dans cet album, car il est le reflet de qui je suis.

Quels sont les thèmes que tu abordes sur « Hybride » ?

Le thème sous-jacent à tous les morceaux est le fait de s’assumer à 100%, mais ça prend plusieurs formes : il y des morceaux qui parlent de harcèlement, des doutes que l’on peut avoir en tant qu’artiste, il y a un morceau plus politique qui parle des conséquences d’un discours discriminant quand on est une personnalité publique, il y a un hommage au rock des années 90…Les sujets sont assez variés, mais le message de fond c’est vraiment « assumez-vous et respectez les autres ». Cela ressort sur tous les morceaux car c’est un principe de vie pour moi.

Te considères-tu comme un artiste engagé ?

Absolument pas mais je comprends que l’on puisse le penser quand on écoute mon album. Dans artiste engagé, j’ai l’impression qu’il y a une volonté de vouloir écrire pour les autres alors que dans mon cas, j’écris pour moi. Je suis consciencieux, je fais en sorte que ce que je dis soit clair et que le message puisse être compris, mais j’écris avant tout pour me faire du bien et c’est pour cela que les morceaux sont assez viscéraux. Je parle principalement des choses qui me mettent en colère.

« Inadapté » est-il ton titre le plus autobiographique ?

Ça peut, dans le sens où ce morceau parle de quelqu’un qui du mal à comprendre les codes de notre culture. Ayant grandi un peu à l’écart, à la campagne, j’ai parfois l’impression de ne pas comprendre des choses qui peuvent paraitre évidentes à tout le monde. C’est un morceau dans lequel beaucoup de gens se retrouvent et c’est marrant car je dis dans ce titre que je ne me sens pas à ma place dans la société et finalement, je me rends compte qu’on est nombreux à ne pas se sentir à notre place. Notre société est très normalisante, et je pense qu’elle devrait être plus ouverte aux différents types de gens qui existent.

« Sal*pe » n’a rien de misogyne bien au contraire. Peux-tu nous en dire plus sur le message contenu dans cette chanson ?

La petite censure dans le titre est un premier indice qui fait dire que ce n’est pas juste un morceau de beauf. Encore une fois, ce morceau parle du fait de foutre la paix aux autres et de les respecter, mais il le fait par le prisme de la liberté sexuelle, notamment celle des femmes, qui sont plus victimes de bashing que les mecs. Ce titre est très inspiré par la vie de plusieurs copines à moi. J’ai traité ce sujet également sous le prisme de la jalousie car le premier couplet parle d’un mec frustré qu’une meuf ne lui appartienne pas et qui du coup va la traiter de salope, et le deuxième couplet parle d’une nana qui a intériorisé ce sexisme, qui s’empêche de vivre sa sexualité pleinement et qui traite le personnage principal de salope car elle ose faire ce qu’elle veut de son corps.

A quoi ressemble Mr Yéyé sur scène ?

Beaucoup de transpiration ah ah (rires). En fait si le disque est assez sombre, alors que moi je suis plutôt quelqu’un de très positif, c’est parce que mes émotions négatives je les ai mises dans le disque. Je parle de ce qui va pas pour aller bien, c’est du négatif pour du positif, c’est très cathartique en fait.Et je pense que c’est en concert que ça se ressent le plus. Les retours que j’ai parlent souvent d’une ambiance très positive, où on se sent en sécurité, où personne n’est là pour juger, et qu’il y a une grosse cohésion dans le public. Mr Yéyé sur scène, c’est quelque chose de très énergique, il y a beaucoup de pogos, on a travaillé un show très rock, mais il y a également beaucoup de bienveillance.

Quels sont tes prochains projets ?

Il reste trois morceaux de l’album qui n’ont pas encore été mis en images et ils seront prochainement. Je bosse aussi sur quelques reprises qui sortiront sur Youtube. Un gros concert arrivera le 08 juin à La Maroquinerie, nous jouerons deux heures, il y aura des morceaux que nous ne jouons pas souvent et des inédits. Et je bosse en ce moment sur le troisième album, mais je n’en dis pas plus pour ne pas voler la promo du second qui vient à peine de sortir ah ah (rires).