Rencontre avec Milky Chance lors de leur concert à L’Elysée Montmartre !

Avez-vous travaillé différemment pour « Blossom » par rapport à « Sadnecessary » ?

Clemens : Oui, nous avons fait ce nouvel album juste tous les deux dans l’appartement de Philipp où nous avons un petit home studio. Nous avons commencé en travaillant sur des démos dans un environnement très intime mais ensuite, nous sommes allés dans un plus grand studio afin de collaborer avec un producteur. Ça a été comme une sorte de grande cour de récréation pour nous car il y avait plein d’instruments alors que pour « Sadnecessary », nous étions limités au niveau de l’équipement, nous avions juste un ordinateur, une interface et une guitare.

Qu’avez-vous voulu proposer de neuf sur « Blossom » ?

C : Nous n’avions pas de vrais instruments à notre disposition pour le premier album alors que pour « Blossom », cela a été le cas et nous avons enregistré nos propres samples au lieu d’utiliser une banque d’archives. Le son de notre second album est plus organique et je te dirais qu’il est plus fait maison dans la façon de le produire.

Pourquoi avez-vous intitulé votre second album « Blossom » ? Est-ce une sorte de métaphore qui caractérise le groupe ?

C : Oui, il y a de cela et ça symbolise les dernières années que nous venons de vivre ensemble. Nous sommes conscients qu’il y a beaucoup d’opportunités qui s’offrent à nous en tant que musiciens et c’est comme une sorte d’éclosion ; pas seulement au niveau professionnel mais aussi personnel. De belles choses sont arrivées dans nos vies privées, nous sommes tous les deux devenus pères ! Ce titre a du sens pour nous.

De quoi parlent vos nouvelles chansons ?

C : Ces chansons parlent de ce que nous avons vécu ces dernières années. Les thèmes peuvent être similaires mais ils sont traités avec des perspectives différentes. Quand tu deviens père, par exemple, cela change beaucoup de choses dans ta façon de voir ce qui t’entoure. Nos chansons sont toujours personnelles.

Philipp : Même quand nous racontons une histoire, c’est une histoire personnelle. Je te dirais que les sujets principaux de l’album sont l’amour et la tristesse sous toutes leurs formes.

Sur votre album, il y a une collaboration avec IzzyBizu. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

P : Nous nous sommes rencontrés il y a trois ou quatre ans. Nous avions découvert Izzy on Youtube grâce à sa version acoustique de « White Tiger ». Nous l’avons invité à un festival et quand elle est venue, il y a eu une vraie connexion entre nous. Nous sommes restés en contact et l’année dernière, quand nous étions sur la réalisation de ce second album, nous lui avons demandé si elle voulait nous rejoindre sur un titre et c’est ainsi qu’est né « Bad Things ». Depuis, Izzy a sorti un premier album et elle a fait notamment les premières parties de Coldplay.

C : Elle est en pleine éclosion, elle aussi !

« Blossom » possède une version deluxe où il y a six versions acoustiques de vos chansons. Est-ce une façon de montrer qu’il y a deux facettes chez Milky Chance en concert ?

C : A vrai dire, non car sur scène, nous n’avons qu’une seule chanson en acoustique. L’idée de cette version deluxe avec ces six titres acoustiques est de proposer une alternative un peu plus lente aux versions produites. Ces versions acoustiques sont plus proches de l’origine des morceaux quand on les joue en guitare-voix.

Vous venez d’Allemagne ; votre pays est très connu pour la musique électronique et la Deep House ; est-ce qu’un album de remixes est prévu ou des collaborations avec des producteurs de ces styles musicaux ?

C : Je dirais non même si nous aimons des artistes de la scène Electro car nous voulons garder un juste milieu dans notre musique et montrer que nous sommes plus un groupe que des DJS.

P : Avant la musique électronique et la House étaient underground et c’est ce que nous aimions, nous ne sommes fans de ce qu’est devenue ce genre de musique. Nous essayons de garder cet esprit originel dans la musique de Milky Chance et c’est quelque chose de sous-jacent chez nous.

C : Nous ne voulons pas faire quelque chose dans le genre EDM !

Vous avez commencé votre carrière avec « Stolen Dance » qui a été un gros carton. Comment avez-vous géré le succès ?

P : Je pense que la peur de l’après est venue par la suite car sur le moment, tu n’y penses pas et je pense qu’il en va de même pour tous les artistes. Un succès comme celui là te pousse à te dépasser pour continuer à capter l’attention du public. Il a fallu se remettre au travail et trouver de nouvelles idées afin que les gens ne nous identifient pas que par cette chanson. Nous avons beaucoup tourné afin de montrer au public que nous étions un vrai groupe de scène et pas seulement le groupe d’une seule chanson qui a été très populaire mais cette chanson nous a offert beaucoup d’opportunités.

Votre musique est un riche mélange de différents courants musicaux qui créent votre propre style. Quelles sont vos influences musicales à chacun ?

C : Je dirais que nos influences musicales à tous les deux ne sont pas si différentes. Nous avons eu une très bonne éducation musicale, nous avons étudié la musique classique au lycée, chanté dans un chœur, monté un groupe, écouté des artistes comme Ray Charles, Jimi Hendrix…

P : A l’adolescence, nous écoutions aussi bien du Jazz, du Blues, du Funk que de l’Electro et du Hip Hop.

C : Nous avons été éduqués par tous ces courants musicaux et par ce qu’écoutaient nos parents et nous prenons un peu de tout cela pour faire notre propre musique. 

Quels sont vos prochains projets ? Pensez-vous déjà au troisième album ?

P : Nous pensons au prochain album mais c’est encore quelque chose de très éloigné dans nos esprits car nous sommes en tournée jusqu’à l’été prochain mais sur la route, nous composons toujours, nous prenons des notes pour ne pas perdre des idées.

C : Nous pensons sortir du neuf l’année prochaine mais rien n’est encore arrêté…Nous ne savons pas si cela sera un single ou un EP.