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Rencontre avec le duo Montmartre à l’occasion de la sortie de leur premier album !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec le duo Montmartre à l’occasion de la sortie de leur premier album !

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et nous dire comment Montmartre est né ?

Hugo : Montmartre est composé d’Alex et de moi-même. Nous nous sommes rencontrés il y a six ans à l’université de musique et c’est à ce moment-là que nous avons commencé à échanger nos univers très différents et on a continué à échanger toutes ces notes de musique afin de construire quelque chose de plus sérieux.

Alex : Nous avons échangé nos influences respectives jusqu’à arriver à maturation de ce premier album. Nous avons fait pas mal de choses avant cet album dont des remixes. Ce qu’il faut retenir, c’est que nous ne venons pas du même style et même humainement, nous sommes assez différents mais après quelques petits essais, cela a donné Montmartre. Nous dirons que les opposés s’attirent. Avant ce projet musical, j’étais DJ beaucoup plus electro club, ce qui sous-entendait pas de guitare, pas de voix et pas de rock alors qu’Hugo, c’était tout l’inverse. Finalement, aujourd’hui, nous faisons ce mélange d’un peu des deux sans forcément appartenir à une catégorie plus qu’une autre.

Hugo : Il y a un côté électronique mais dans toutes les couleurs musicales. J’ai fait le conservatoire durant beaucoup d’années et il y a donc une influence harmonique et mélodique qui nous colle aux baskets et on aime bien jouer avec ces mélanges. On retrouve dans notre musique la dynamique de la danse et l’exaltation de la transe avec ce côté « électronique » et il y a bien sûr une couleur pop-populaire car c’est vraiment la musique qui raconte des choses au travers de paroles qui traduisent des sentiments ou des émotions et qui fait que des gens se retrouvent un peu dedans. Il y a une grosse influence de la musique des années 60 comme celle des Beatles mais ces influences sont très larges.

Pourquoi avoir choisi Montmartre comme nom de scène ?

A : Parce que Concorde, c’était déjà pris (rires). C’est un quartier que l’on aime beaucoup et Montmartre représente un peu l’image que l’on se fait de notre musique avec beaucoup de liberté, des petites choses osées, avec beaucoup de folie artistique pure. Hugo y habitait et notre studio se trouve dans ce quartier.

H : On aime l’ambiance de ce quartier, les gens, l’architecture qui fait vraiment mi village - mi ville. Il y a quelque chose d’assez « intime » dans ce quartier et puis, il y a les rencontres un peu loufoques que l’on peut y faire. Tu descends la rue et tu arrives sur Pigalle avec tous ses flashs et ses trucs colorés, ses sous-vêtements et autres…

A : Sans oublier la femme à barbe et son chien rose (rires).

Rencontre avec le duo Montmartre à l’occasion de la sortie de leur premier album !

Comment en vient-on à remixer Bob Marley ?

H : A la base, nous sommes tous les deux des fanatiques de Bob Marley qui est un artiste que nous avons beaucoup écouté. Évidemment, quand on fait des remixes, on réfléchit un peu à ce que l’on connait et s’il n’y a pas des choses faisables dans les choses qu’on écoutait mais juste pour voir, pour rigoler. En cherchant un peu, on tombe sur un a cappella de Bob Marley.

A : Cela faisait longtemps que l’idée d’un remix de Bob Marley trottait mais ce n’était pas évident de remixer sa musique dans un style électronique comme en electro ou en house. Cela ne collait pas, ça faisait trop robotique, le rythme n’allait pas. Finalement, on s’est dit pourquoi pas et avec Hugo, nous avons mélangé différents types d’accords, on a testé et ça a marché.

H : On a trouvé sa voix sur Internet et cela a été un exercice rigolo car c’est comme si nous avions enregistré Bob la veille et qu’on s’attaquait à l’instru le lendemain. Ce remix d’« Is This Love » donnait une autre couleur au morceau qui a été écouté des milliards de fois.

A : Notre défi a été de jouer avec le connu. Le succès qu’il y a eu derrière nous a un peu surpris mais nous en étions contents bien évidement.

Comment présenteriez-vous « Hope » votre premier album ?

H : Comme un résumé de notre univers musical commun depuis ces six dernières années. On présenterait cet album comme un commencement, comme une ouverture vers quelque chose. Notre album est un peu à l’image de sa pochette.

A : C’est une belle ouverture au projet, c’est une sorte de compilation, c’est un best de notre travail de ces dernières années.

H : L’album regroupe bien tout ce qu’on aime et tout ce qu’on sait faire. Tout est mélanger de manière cohérente.

A : Contrairement à d’autres artistes qui ont trouvé leur patte ou leur style ; nous, nous ne nous enfermons pas dans un seul style, ça nous emmerde en fait. Nos univers étant différents à la base ; des fois, cela tend vers le hip hop ou vers la pop-rock et parfois vers l’electro, on ne peut pas vraiment définir ce que c’est.

Rencontre avec le duo Montmartre à l’occasion de la sortie de leur premier album !

« Inside Of Me » est sorti en janvier 2014. Pourquoi l’album sort-t-il deux ans après ?

H : Tout simplement car la sortie d’un album, cela se prépare, ça se travaille, ça se réfléchit, ça se mûri. On fait des titres et puis on se dit que finalement ce n’est pas nous et on revient en arrière, on rouvre des projets, on rechange des refrains…On est en perpétuelle mutation. Le monde de la musique aujourd’hui nécessite d’avoir un grand nombre de fans et de personnes qui nous suivent avant de pouvoir sortir un album. On a sorti des EPS et des remixes afin de nourrir un peu notre univers et que les gens commencent à nous identifier avant de leur dévoiler la vérité !

A : Il y a également un autre paramètre qui est celui de la maison de disque mais l’album n’était pas prêt à la sortie du premier single. Techniquement parlant, il aurait pu sortir il y a quelques temps mais nous avons préféré prendre notre temps et fonctionner d’abord par singles. Il faut que les gens puissent voir, comme disait Hugo, qu’il se passe quelque chose avant de sortir un album.

Votre nouveau single s’intitule « White Fields ». Avec qui avez-vous collaboré dessus ?

H : Il s’agit de la chanteuse des Part-Time Friends. Pauline est une amie et nous avions déjà travaillé ensemble dans le passé. On trouvait que sa voix collerait bien sur ce titre, on avait envie de faire un vrai truc avec elle et on l’a concrétisé.

Quelle est l’histoire contenue dans ce morceau ?

H : Elle est très simple et très compliquée à la fois. C’est une histoire passionnelle entre un homme et une femme, on ne sait vraiment pas vraiment le fond de l’histoire mais on sait qu’ils sont amoureux et soudés d’une manière ou d’une autre. On sent toutes les contradictions des couples qui s’aiment passionnément dans ce morceau.

A : C’est dit d’une manière poétique et évasive. On ne comprend pas forcément au début et finalement on comprend que ce sont deux personnes qui s’aiment grâce au refrain. On essaye de ne pas utiliser tout le temps des mots trop basiques afin d’avoir une écriture poétique dans nos chansons. Pauline avait une autre vision du texte et elle a apporté sa touche en y ajoutant des métaphores notamment.

Un clip est-il prévu ?

H : Of course.

A : Il est en cours de finition.

Rencontre avec le duo Montmartre à l’occasion de la sortie de leur premier album !

Qui a participé à votre premier album ?

H : Alex et moi-même y avons beaucoup participé ! Cela a été une grosse collaboration et finalement, nous avons tout fait tous seuls que ce soit l’écriture, l’enregistrement, le mixage ou les arrangements. On a juste fait appel à quelques amis car nous aimions bien leurs styles vocaux. On a invité Beat Assailant sur « Bring It Back » et Pauline sur « White Fields » et à part une petite basse par ci par là qui est joué par le bassiste de L’Impératrice, nous avons tout fait tous les deux en studio.

A : Mais on aime aussi de temps en temps qu’une personne rajoute son petit grain de sel sur un morceau en y rajoutant sa touche personnelle. On aurait pu faire plus de featurings mais douze morceaux pour un premier album, c’est déjà beaucoup de travail et nous n’avions pas le temps nécessaire. Cela sera pour plus tard…

« Hope » sera déjà sorti depuis quelques jours quand cette interview sera publiée mais comment se sent-on à quelques jours de la sortie de son premier opus ?

H : On attend de voir ce qu’il va se passer.

A : On est préparés. Hugo a déjà sorti un album avec son précédent groupe donc ce n’est pas totalement nouveau pour lui. A force de travail et de déceptions, on est équipés et on est déjà sur la suite. L’album sort mais il est déjà fini dans nos têtes depuis bien longtemps, on l’a digéré, on l’a accouché et maintenant ce qui change est le fait qu’il devienne public.

H : On a fait notre part du travail et on continue à la faire tous les jours. On a fait au mieux et on est sereins, on est excités évidemment mais on se sent bien. On est soulagés.

A : J’ai cette sensation comme une femme qui accouche. Tu as couvé ton bébé pendant longtemps, ça a été difficile, il y a eu plein de frustrations et de privations mais à la fin ça vaut le coup. On est contents et on se sent libérés d’un poids.

Photo Genaro Bardy

Photo Genaro Bardy

Quel serait le message de cet album message ?

H : Je dirais que le titre de l’album résume à peu près tout ce qu’il veut dire. Nous faisons de la musique par pur plaisir et par envie de partager ce plaisir, ces idées, ces convictions, ces sentiments et ces émotions. Le but est que les gens puissent se souvenir d’une manière comme d’une autre de cet album en l’écoutant, que cela les touche et qu’ils passent un bon moment. « Hope », c’est de l’espoir.

A : C’est un peu de soleil dans la grisaille Parisienne. Il faut retenir ce côté lumineux car nous vivons dans un monde où ce n’est pas forcément très joyeux tous les jours. On est dans une époque assez noire et nous sommes plutôt des idéalistes, on croit en l’humain gentil et positif.

Quelle serait, selon vous, votre apport à la musique électronique ?

H : D’emblée, je dirais la musique. Le terme est très large mais quand c’est basé sur l’electro, on perd cette notion de musique, d’émotions et de sentiments. Je trouve que la musique électronique de nos jours est vachement restreinte à des codes que les gens n’osent pas encore dépasser et je pense que c’est le moment de dépasser cela afin de mêler le beat et le côté progressif de l’electro avec des belles notes de musique car l’un n’empêche pas l’autre.

A : Le but de Montmartre était de faire de la musique qui bouge, nous n’étions pas axés sur quelque chose de « contemplatif » et maintenant, c’est un peu l’inverse car on a un peu digéré tout cela. On se dit que c’est bien mais que cela ne suffit pas. Il y a beaucoup de choses qui existent en musique électronique, beaucoup de frontières sont dépassées mais c’est peu mis en avant. Il y a des clichés et des espèces de schémas et souvent, les gens aiment bien rester là-dedans mais nous, nous essayons de mélanger plein de choses à notre sauce.

Rencontre avec le duo Montmartre à l’occasion de la sortie de leur premier album !

Quel rapport a la nature dans votre musique et dans vos visuels ?

H : La nature nous manque !

A : On met la nature sur nos pochettes car on trouve cela plus intéressant de mettre sous les yeux des gens quelques chose que tout le monde a depuis toujours mais que l’on oublie. La nature est bien plus souvent la source de bonheurs par rapport à ce que l’on pourrait rêver en termes d’argent, de succès, de possessions…C’est bête mais la nature est quelque chose de super beau et cela nous touche comme des accords nous toucheraient. Faisant de la musique électronique, mettre de la nature dans notre projet, c’est aussi ajouté un contraste. Nos parents n’étaient pas que citadins et ils nous ont inculqué le fait de respecter la nature. Personnellement, je suis plus heureux dans la nature que dans une grande ville. On essaye juste de planter une petite graine et on verra ce qu’elle pourra donner.

Quels sont vos prochains projets dans les mois à venir ?

A : Notre plus gros truc va être le live mais aussi des vacances ! Une pause, cela va faire du bien !

H : Le clip de « Whites Fields » sortira avant l’été. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer, peut-être qu’il sera remixé. Il y aura pas mal de petites dates de concerts et puis nous nous retrouverons dans la nature afin de composer de nouvelles chansons et on partira sur la suite !

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