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Le chanteur D’Arsy vous présente son album Boy Sentimental, rencontre !

Publié le par Steph Musicnation

Le chanteur D’Arsy vous présente son album Boy Sentimental, rencontre !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je suis D’Arsy, je suis le chanteur de ce projet. J’ai écrit les chansons et la musique de cet album qui s’appelle Boy Sentimental et j’ai fait une bonne partie des arrangements. Je chante en Français et je fais de la musique depuis assez longtemps maintenant, ce n’est pas mon premier projet mais celui là est vraiment tout nouveau et j’y tiens particulièrement.

Comment a débuté ta carrière musicale ?

En tant que professionnel de la musique, comme beaucoup, j’ai fait des maquettes, j’ai eu pas mal de groupes, de projets et puis il y en a un qui a été un peu plus sérieux que les autres et mes maquettes sont arrivées entre les mains de professionnels et j’ai fini par enregistrer un vrai disque. J’ai fait deux autres disques avant ce nouveau projet.

Boy Sentimental serait-ce une bonne définition de toi ?

Ce serait une définition un peu réductrice mais oui. Le problème est que l’adjectif sentimental est toujours un peu péjoratif. J’expose la sentimentalité dans ce titre de manière à mettre en avant le lien que l’on a en général avec les êtres humains. Je ramène plus le terme sentimental aux sentiments et la chose essentielle reste le rapport à l’autre et comment on le vit. On est avant toutes choses des êtres de chair et de sentiments et ce qu’expose bien cette chanson. Même si cela fait souffrir, c’est très important de garder cet aspect instinctif et originel de l’être, il faut n’être blasé de rien.

Le chanteur D’Arsy vous présente son album Boy Sentimental, rencontre !

Comment nous présenterais-tu cette chanson ? Quel a été son processus de création ?

C’est une petite ritournelle qui m’est venue un matin, je l’ai jouée un peu comme cela, je l’ai bien aimée et elle était en mineur au départ. Je voulais ce morceau plus joyeux que cela, je l’ai transposé en majeur et il m’a plus plu comme cela. Il gardait une certaine tristesse mais il y avait malgré tout un espoir et j’aimais l’idée que ces deux éléments se confrontent dans cette même chanson. J’aimais également l’idée de parler simplement sur les couplets, ce petit jeu de mots, c’est une chanson qui pourrait ressembler à un petit étendard faussement simple sur la vraie nature des gens et ce qui anime pour moi les gens intéressants, c'est-à-dire cette espèce de feu qui doit être constamment entretenu, c’est ce que cette chanson m’a inspiré dans les paroles. Assez rapidement, j’ai trouvé que j’avais envie d’une espèce de danse un peu triste, je voulais que ce morceau soit très rythmé et enlevé. Il y a un petit hommage dans ce morceau à Pasolini qui est l’un de mes artistes favoris, c’est pour cela que dans le dernier couplet, je dis que ça finira mal sur une plage en été, comme toutes les histoires d’amour estivales finissent mal, je voulais faire ce clin d’œil là qui m’est propre. J’aime beaucoup cet aspect des choses chez Pasolini, le rapport de l’ouvrier à l’intellectuel, de la simplicité, du réel de la vie à l’intellectuel, j’aime bien que tout cela soit mélangé sans posture même si tout cela n’est pas forcément bien compris. Pierre et sang mélangés, cela veut dire ce que cela veut dire, une partie de cœur est forcément dure parce que l’on a souffert mais il restera toujours du sang et il restera toujours de quoi fabriquer une passion, un amour.

De quoi l’album est-il composé ?

Il est composé de beaucoup de choses ! Je pense que je vais me perdre dans cette question. Il y a neuf chansons dont une instrumentale qui ouvre l’album. Dans cet album, il y a des chansons mais aussi la forêt, une voiture, des bouquets de nerfs qui sont racontés dans des sortes de scènes ou de tableaux suivant les degrés de la maladie amoureuse. C’est comme une galerie de pathologies humaines et amoureuses. Tout ce disque a été fait dans une forêt grande et sauvage qui est à la fois très solennelle et très riche et touffue. J’espère qu’il y a forcément de moi mais également toute la musique que j’aime comme dirait Johnny. Il y a beaucoup de piano et des machines mais aussi un chanteur et cela de façon quasi dogmatique. On s’est attachés à garder les mêmes éléments pour construire des tableaux différents mais on a pris la même palette de couleurs ; c’est une belle contrainte.

Le chanteur D’Arsy vous présente son album Boy Sentimental, rencontre !

Le titre Lovely est partagé avec Morgane Imbeaud, peux-tu nous la présenter ?

Morgane est une chanteuse qui a de très beaux projets, elle a sorti aussi également un livre de contes qui s’appelle Les Songes De Léo et elle a été la chanteuse de Cocoon. Je l’ai rencontré par hasard en allant enregistrer ce morceau à Clermont Ferrand. La personne avec qui j’enregistrais a parlé d’elle et alors que ce n’était pas prévu au départ, il m’est venu l’idée de lui proposer de chanter avec moi alors que je ne la connaissais pas. On lui a envoyé le morceau, ça lui a plu et elle est venue hyper gentiment et brillamment poser sa superbe voix sur cette chanson.

Peux-tu nous présenter l’idée et le scénario de ton nouveau clip ?

Il s’agit justement du clip illustrant Lovely, c’est l’histoire d’une jeune fille qui attend quelqu’un d’autre sur le bord d’une route. Une voiture arrive et elle y monte. On sent qu’elle est plutôt contente d’avoir retrouvé cette personne et puis il y a un plan vers le conducteur et on se rend compte que personne n’est derrière le volant. La voiture continue à rouler et elle fait exactement comme s’il y avait quelqu’un qu’elle connaissait, qu’elle aime, qu’elle ait envie de prendre dans ses bras, quelqu’un à qui elle parle, quelqu’un qui la connait aussi. C’est une journée qui se déroule comme cela, on se demande si elle n’est pas un peu folle, c’est très bizarre. Ils font ce que ferait un couple, ils s’arrêtent boire un café dans une station service, ils jouent dans les feuilles, ils vont à l’hôtel…mais elle est toujours toute seule cette charmante jeune fille. Un peu comme cela peut arriver parfois, on sent que la joie fait place à une sorte d’inquiétude qui se transforme un peu en peur. Au fur et à mesure, on se rend compte que cette voiture devient un peu son ennemie comme dans le film Christine. Pour connaitre la chute, il faut regarder le clip, ça finit mal comme toutes mes chansons.

Photo Virginie Garnier

Photo Virginie Garnier

Que souhaites-tu présenter scéniquement, musicalement et même du point de vue de l’image ?

Sur scène, nous sommes deux dans une espèce de dualité, comme un face à face très simple comme l’album l’est. Je te dirais quelque chose d’intime et de clair obscur avec de longues plages musicales également, il y aura de l’expérimentation sonore en concert. On sortira du cadre des chansons avec comme idée de développer l’ambiance de l’album mais avec de l’improvisation.

A l’écoute de ton album, j’ai pensé à Daniel Darc ou Bashung, ces chanteurs ont-ils compté pour toi ?

Je préfère que tu me dises cela plutôt que d’autres artistes ! J’ai plus d’affinités surement avec Bashung mais j’ai cette chance deux fois dans ma vie de croiser Daniel Darc, c’est quelqu’un qui m’a énormément impressionné. Je ne connaissais pas bien sa musique à ce moment là, cela m’a donné l’occasion de l’écouter, c’est vraiment quelqu’un que j’estime énormément mais je l’ai plus connu en tant que personne. Ce sont en tout cas des gens que je trouve essentiels. Daniel Darc arrivait à être aussi profond que simple, c’est quelque chose de très difficile et c’est ce que j’essaye poétiquement de faire.

Combien de temps a pris cet album pour voir le jour et qui t’a accompagné dans cette aventure ?

Cela a pris pas mal de temps car nous en avons fait deux versions ; une première qui était très riche mais qui manquait justement de simplicité, c’était plus un album de posture et je me suis rendu compte que c’était surtout cela que je voulais éviter. Du coup, on a gardé les chansons mais on les refaites différemment et c’est surtout grâce à TEPR avec qui j’ai beaucoup travaillé sur l’aspect de l’intelligence des machines que je me suis ouvert à beaucoup d’horizons. Il a eu cette intelligence de me dire quand je faisais mal ou quand j’en faisais trop, il a vraiment été comme un directeur artistique aussi. Nous avons eu une grande complicité et je pense que nous retravaillerons ensemble. C’est quelqu’un qui est très exigeant mais j’avais besoin de ce regard là.

Le chanteur D’Arsy vous présente son album Boy Sentimental, rencontre !

La scène est-ce pour bientôt ?

Oui, nous allons faire une release party pour l’album, il y a des dates de promo à Paris qui s’annoncent car nous sommes dans la phase de présentation de l’album. Nous allons jouer ce soir au Silencio et j’en suis très content car c’est un club qui a été dessiné par David Lynch et c’est quelqu’un qui a été très important dans l’élaboration de ce disque, je suis un inconditionnel de son travail, le fait de me retrouver à vivre au milieu de la forêt m’a ramené à mes premiers amours de série TV tels que Twin Peaks.

Comment inviterais-tu nos lecteurs à découvrir ton univers ?

J’aimerais bien avoir le privilège de les connaitre, de pouvoir me faire leur guide et qu’ils me laissent les convaincre que cet album mérite un peu de leur temps. Loin de moi l’idée d’imposer quoique ce soit, il faut aimer ces climats là mais je crois que plus on se promène dans ce disque et plus la promenade s’avère plaisante. Il y a un peu d’inconnu mais il faut accepter cette part des choses, il faut accepter d’être pris par quelque chose que l’on ne connait pas, ce serait plutôt cette carte que je leur proposerais de jouer. Quelque fois, c’est facile et ça fait du bien de goûter des choses que l’on connait déjà mais il faut aussi parfois goûter de nouveaux plats (rires) !

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